TUNIS, 6 jan 2011 (TAP) - En moyenne, le tunisien consomme 15 kg de sucre par an, soit 40 grammes par jour, sans compter les glucides contenus dans les aliments (fruits, légumes, lait et céréales). Des chiffres en augmentation continue et qualifiés de "records" selon des experts de l'Institut national de nutrition et de technologie alimentaire, réunis jeudi à Tunis, avec les représentants de la presse nationale. Durant les quinze dernières années, la consommation du sucre en Tunisie a augmenté de 2,5 kg par personne et par an. Cette situation s'explique, ont-ils précisé, par plusieurs facteurs dont, notamment, le changement des habitudes alimentaires, le manque d'activité physique et l'influence de la publicité sur le comportement du consommateur. Le sucre libre n'est pas indispensable pour l'organisme. C'est plutôt les glucides qui donnent de l'énergie au corps et sont nécessaires à son fonctionnement, ont-ils encore affirmé. Les apports recommandés en glucides ne devraient pas dépasser les 250 grammes par jour dont moins de 10 pc sous forme de sucres simples (le sucre blanc ajouté). En plus de sa relation directe avec les caries dentaires, l'obésité et le diabète, le sucre est également responsable des troubles cardio-vasculaires, l'ostéoporose, les inflammations intestinales, la baisse immunitaire et le cancer, selon des recherches internationales récentes. Autre constat, le tunisien consomme plus de sucre ajouté que de glucides. Une équation à inverser à travers l'intensification des campagnes de sensibilisation sur l'apport des aliments en glucides et qui contiennent, en plus, des fibres régulatrices. En ce qui concerne la publicité, le directeur de l'Institut a affirmé qu'un débat est ouvert depuis deux ans avec les différentes parties concernées. Il a abouti à la réduction de la durée du spot télévisé et à la suppression de plusieurs spots pouvant nuire à la santé du consommateur. Des messages publicitaires sont diffusés pour sensibiliser aux risques du grignotage et de la consommation excessive du sel, tout en appelant au contrôle régulier du poids. L'Institut envisage, au cours de 2011, d'organiser une série de rencontres qui traitent de plusieurs questions liées à l'alimentation à la lumière de l'amélioration de la qualité de vie du tunisien. La rencontre a été l'occasion aussi de présenter les nouvelles publications de l'Institut. Il s'agit de guides destinés à la femme enceinte, à l'adolescent et au diabétique.