TUNIS, 20 fév 2011 (TAP) - L'amnistie générale, la lutte contre l'injustice, le recouvrement des droits, le dévoilement du sort des personnes disparues, l'abolition de la loi sur la lutte contre le terrorisme, la consécration de la liberté d'information et de l'indépendance de la magistrature et la neutralité de l'administration, tels sont les principaux thèmes abordés, dimanche, lors d'un meeting tenu à l'initiative de l'organisation "Liberté et équité" et auquel ont participé plusieurs représentants des organisations opérant dans le domaine des droits de l'Homme, nationaux et internationaux. Plusieurs hommes politiques, prisonniers d'opinion et expatriés présents à ce meeting, organisé au palais des congrès à Tunis, ont raconté leurs souffrances et les traitement humiliants qu'ils avaient subis sous l'ancien régime, à l'intérieur des prisons ou en dehors des frontières de la patrie. Ils ont souligné l'impératif de veiller à ce que l'amnistie générale couvre tous les prisonniers politiques et ceux qui ont été incarcérés pour motif de crimes de droit commun sur la base de leur appartenance politique. M. Mohamed Nouri, président de l'Organisation "Liberté et équité", s'est déclaré satisfait de la signature par le président de la République par intérim du décret-loi portant amnistie générale, indiquant que plusieurs organisations de droits l'homme, dont en premier lieu "Liberté et équité" ont lutté pour atteindre cet objectif, recouvrer les droits des prisonniers politiques et d'opinion et mettre fin aux violations des droits de l'Homme et des libertés fondamentales. Après avoir passé en revue les propositions formulées par l'organisation à l'adresse du gouvernement provisoire et qui ont été prises en considération lors de l'édiction du décret-loi relatif à l'amnistie générale, il a fait observer que cette mesure constitue une première étape dans une série de revendications législatives de l'organisation, dont notamment l'institution du droit à la réparation des familles des martyrs et des prisonniers d'opinion et des prisonniers politiques et l'élection d'une assemblée constituante qui sera habilitée à élaborer une nouvelle constitution. Au cours de ce meeting, les représentants de la société civile, tout particulièrement, l'Association internationale pour le soutien des prisonniers politiques et l'Organisation internationale des expatriés tunisiens ainsi que des avocats, journalistes et prisonniers d'opinion ont apporté leurs témoignages sur les traitements dégradants et les injustices qu'ils ont subies ainsi que leurs familles. Les participants au meeting ont récité la Fatiha à la mémoire des martyrs de la révolution et de ceux qui ont trouvé la mort dans les prisons et auditionné les témoignages des familles des disparus, notamment, les jeunes. L'organisation "Liberté et équité" est une organisation de droits de l'Homme indépendante créée en 2005 et dont les principaux membres étaient également membres de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques. Cette organisation, affirme son président, n'a jamais cessé de publier des communiqués et des rapports, en dépit des restrictions qui lui ont été imposées.