RAS JEDIR, 27 fév 2011 (TAP) - Le poste frontalier de Ras Jedir continue, pour la 8ème journée consécutive, à connaître l'affluence massive vers le territoire tunisien des ressortissants, tunisiens et étrangers, qui ont été contraints à fuir le cercle de violence que connaît ce pays frère. Cette affluence est allée crescendo entre la journée du samedi et celle de dimanche, au cours desquelles environ 8 mille ressortissants ont quitté le territoire libyen à destination de la Tunisie, selon des sources militaires sur place. La majorité des rapatriés sont des ressortissants de nationalité égyptienne. Il existe, également, un nombre important de ressortissants chinois, indiens, pakistanais, maliens et nigérians, parmi ceux qui ont massivement afflué vers le point de passage frontalier, après avoir franchi les frontières contrôlées par les autorités tunisiennes, en l'absence de la douane libyenne qui s'était retirée des frontalières libyennes, selon les déclarations de certains témoins oculaires. La marée des rapatriés qui ont afflué vers les frontières tunisiennes a atteint son apogée, suite à la tentative de milliers de personnes bloquées dans la partie libyenne, qui ont tenté de franchir par la force les frontières tunisiennes. La situation au niveau du camp militaire des réfugiés, installé à six kilomètres de la frontière entre la Tunisie et la Libye, était par contre moins agitée et moins tendue, en dépit du rassemblement anarchique d'un grand nombre de ressortissants égyptiens aux alentours de ce camp. M. Mohamed Soussi, médecin colonel-major, a relevé qu'il n'y a aucun motif de garder les rapatriés en dehors du camp, relevant l'existence de trois cent tentes inoccupées, installées sur place, avec une capacité d'accueil de 1500 personnes. Il a affirmé que les ressortissants égyptiens sont restés à l'extérieur du camp, et ce, dans l'attente de leur rapatriement. La même source a souligné que l'armée nationale maîtrise la situation dans le camp et prend en charge le volet logistique, s'agissant du transport, de l'accueil, de la nourriture et des soins médicaux, indiquant que les médecins de l'armée et autres corps médicaux et paramédicaux relevant de plusieurs structures, à l'instar du Croissant rouge et des facultés de médecine de Sfax et de Monastir, s'emploient à dispenser les différentes prestations sanitaires. M. Soussi a, également, affirmé que les structures et les cadres organisateurs de ce camp assurent l'approvisionnement en nourritures et en médicaments, formant le voeu de voir cet élan de solidarité des citoyens et des structures de la société civile se transformer en encadrement afin d'organiser au mieux les milliers de ressortissants rassemblés aux alentours du camp ou dans le poste frontalier de Ras Jedir. Le poste frontalier de Ras Jedir a, par ailleurs, connu aujourd'hui la visite de Mme Lilia Laabidi, ministre des Affaires de la femmes, accompagnée d'un nombre de cadres relevant du ministère, l'objectif étant d'identifier les voies appropriées permettant d'intervenir en faveur des ressortissants tunisiens et étrangers, et de contribuer à apaiser leurs souffrances. Dans une déclaration à l'Agence Tunis Afrique Presse (TAP), la ministre a indiqué qu'il a été convenu, en coordination avec l'armée, de mettre en place une unité relevant du ministère qui assurera l'encadrement psychologique des réfugiés. Sur un autre plan, les forces de l'armée nationale avaient installé des milliers de tentes supplémentaires offertes par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, à proximité du camp de l'armée nationale. Il est à signaler qu'un état de tension et de pression pèse encore dans le poste frontalier de Ras Jedir, en attentant l'organisation de rapatriements imminents par voie terrestre, maritime et aérienne des ressortissants étrangers, toutes nationalités confondues, via le port de Zarzis, l'aéroport de Djerba-Zarzis et des autres ports et aéroports de Tunisie.