TUNIS, 3 mars 2011 (TAP) - Une conférence sur les prochaines échéances électorales en Tunisie a été organisée, jeudi à Tunis, à l'initiative du centre « Al-Kawakibi » pour les changements démocratiques, en collaboration avec le centre « Citoyenneté » pour le développement des processus démocratiques. A la séance d'ouverture, M. Ezzeddine Bech Chouach a affirmé que le peuple tunisien n'a jamais participé, réellement, à des élections, estimant que les élections avant la révolution étaient truquées, voire fictives, dès lors qu'elles soumettent le citoyen aux diktats et qu'elles seront impérativement sanctionnées par la victoire du président déchu. Il a, à cet égard, souligné la nécessité de diffuser la culture électorale à plus large échelle et d'opter pour un système de contrôle transparent. Pour le professeur Yadh Ben Achour, président de la Haute commission pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, le système démocratique ne peut en aucun cas se transformer, par la force de la loi, à une dictature et le vainqueur aux élections ne doit, aucunement, écarter les autres candidats en lice, faisant remarquer que ces pratiques ne font que museler l'opposition. M. Ben Achour a relevé que la situation que vit le peuple tunisien est « difficile », à la lumière des tractations politiques et sociales engagées par les différents acteurs. Il a, à cet égard, appelé toutes les parties à redoubler d'effort afin de faire passer le pays du danger, de la peur et du despotisme vers la paix, la liberté et la sécurité. Pour sa part, le journaliste Slaheddine Jourchi a critiqué la fragilité des institutions en place, faisant état de l'absence du président provisoire qui, a-t-il estimé, « ne communique pas avec le peuple ». Il a ajouté que le pays se trouve actuellement dans une impasse constitutionnelle dont les responsables sont les juristes qui n'ont pas réussi à mettre en place une formule garantissant la transition vers un nouveau régime. Il s'agit, également, a-t-il expliqué, de l'absence d'une politique médiatique claire, de la dérive sécuritaire, de la faiblesse des partis politiques et de leur incapacité à assimiler au mieux la culture démocratique. L'élection d'une assemblée constituante, a-t-il précisé, sera accompagnée de l'élaboration d'une nouvelle constitution et de l'organisation d'élections libres et transparentes, indiquant que les élections municipales, partie intégrante des élections générales, n'ont pas été suffisamment débattues alors qu'elles sont une garantie essentielle de la démocratie locale. Par ailleurs, M. Mohsen Marzouki, Secrétaire général de la fondation arabe pour la démocratie et président du comité exécutif du centre Al Kawakibi a proposé l'élaboration d'un document portant « engagement démocratique », qui sera co-signé par toutes les parties politiques.