TUNIS, 17 mars 2011 (TAP) - Au terme des travaux de leur première séance, tenue, jeudi soir, au Siège du Conseil Economique et Social (CES), les membres du Conseil de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la Réforme politique et de la Transition démocratique ont confié à M. Yadh Ben Achour, Président de l'instance, la mission de lever leurs réserves formulées au sujet de la composition de l'instance au gouvernement provisoire. M. Ben Achour est chargé, également, de transmettre leurs revendications relatives à la révision radicale de la composition de cette instance, après concertation avec les autres partis, les organisations non gouvernementales et l'ensemble des catégories sociales et régions non représentées. Au cours de cette séance qui a été marquée par une ambiance tendue et des altercations verbales, ce qui a failli prononcer la suspension de ses travaux, les membres du Conseil ont décidé d'examiner les projets de loi soumis aux membres de la commission, au cours de la prochaine réunion de l'instance prévue le mardi 22 mars et qui verra la désignation d'un vice-président de l'instance, d'un rapporteur général, d'un porte-parole et de la présentation d'un texte législatif relatif à l'élection de l'Assemblée Nationale Constituante. Au terme de cette séance, M. Ben Achour a souligné qu'il importe à tous les membres de l'instance de ne pas perdre de vue la responsabilité historique qui leur incombe envers la Patrie. Il s'agit, a-t-il précisé, de préparer une plate-forme favorable pour organiser des élections transparentes de l'Assemblée constituante, « faire parvenir le pays à bon port et réaliser les aspirations de l'ensemble des composantes de la société à la démocratie et à la liberté ». « L'échec dans cette épreuve risque de mettre en péril l'entité sociale nationale toute entière », a-t-il affirmé. Et M. Ben Achour d'ajouter : « Il est d'une gravité certaine que la suspension des activités de cette instance, comme l'ont demandé plusieurs membres de l'instance, ne peut que retarder la date butoir du 24 juillet, considérant un tel pas comme « un saut vers l'inconnu ». Le Professeur Yadh Ben Achour n'a pas dissimulé sa conviction quant aux critiques proférées contre à la composition de la commission, notamment celles relatives à l'absence des jeunes, des femmes et de plusieurs partis politiques et ONG, estimant indispensable de se rattraper à travers la mise en place d'une sous-commission qui sera chargée de prendre attache avec ces parties, afin que la composition de ladite instance bénéficie de l'unanimité de tous". M. Ben Achour a appelé à ne point sacrifier la cohésion des Tunisiens, unis autour des principes et objectifs de la Révolution du 14 janvier, sur l'autel des scissions et clivages, et à ne pas perdre son temps à s'occuper de détails inutiles à la collectivité nationale. « Les membres de l'instance ne sont nullement les représentants du peuple, à l'instar des assemblées parlementaires, mais qu'ils forment, en premier et en dernier ressort une instance consultative », a-t-il précisé. Il a rappelé que la commission, qui est chargée de l'examen des textes législatifs en rapport avec l'organisation politique, est en mesure d'avancer des propositions de réformes propres à concrétiser les objectifs de la Révolution et à donner son avis au sujet l'activité du gouvernement, et ce en coordination avec le Premier ministre du gouvernement provisoire. Il a indiqué que l'instance a entamé ses travaux en tant qu'instance technique qui englobe des experts en droit, pour accomplir la mission qui est la sienne dans l'élaboration de textes législatifs à même de garantir la transition démocratique. Il convient de noter que des vagues protestations ont accompagné les travaux de cette première séance, illustrées notamment par l'annonce du retrait de certaines parties du Conseil pour dénoncer le mode de désignation des membres. De même, des altercations ont eu lieu entre les représentants des partis et des personnalités nationales et des accusations ont été adressées à l'encontre de certains, en les taxant d'être des vestiges et des résidus du régime déchu, ce qui a poussé le président de la séance à interrompre les interventions, à maintes reprises, jusqu'au retour de l'ordre à la salle.