TUNIS, 19 mars 2011 (TAP) - Les membres de la commission administrative nationale de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont rendu hommage à tous ceux qui ont milité pour "faire régresser toutes les formes de détournement de la révolution". Réunis, vendredi à Gammarth, sous la présidence de M. Abdessalem Jrad, secrétaire générale de la centrale syndicale, ils ont dénoncé, dans une déclaration rendue publique samedi, toutes les tentatives des forces anti-révolutionnaires pour "semer le désordre, le pillage et le vol organisé, afin de déstabiliser les citoyens, les pousser à accepter le fait accompli et les faire douter des choix de la révolution et des forces progressistes politiques et civiles". Les membres de la commission ont salué les réformes politiques accomplies, grâce aux luttes des travailleurs et des masses populaires, notamment l'amnistie générale, la dissolution de la chambre des députés et de la chambre des conseillers, la préparation des élections d'une assemblée nationale constituante, la composition d'un gouvernement provisoire dont les membres n'ont pas le droit de se présenter à des responsabilités politiques, au cours des prochaines échéances et la dissolution de la police politique et du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Ils ont, en outre, mis l'accent sur la nécessité de réviser la composition de l'instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique, de manière à garantir la représentation des régions, des sensibilités politiques et de la jeunesse, sans exclusion ni marginalisation. La déclaration souligne, aussi, que l'UGTT est disposée à aider au succès de la préparation d'une loi électorale transitoire permettant de choisir une assemblée constituante élue par le peuple et qui sera chargée de l'élaboration d'une nouvelle constitution et d'autres législations. Les membres de la commission ont appelé à la restructuration de l'information et à la transformation de la commission nationale pour la réforme de l'information et de la communication en un "Conseil national de l'information" représentant toutes les parties concernées et garantissant une information transparente, libre et crédible. Ils ont, par ailleurs, enregistré les acquis accomplis en matière d'élimination de la sous-traitance, dans le secteur public. Ils ont, dans ce sens, appelé à l'intégration des travailleurs dans les entreprises concernées et à en faire de même dans le secteur privé. Sur un autre plan, ils ont fait part de la disposition de la centrale syndicale d'aider, dans le cadre de négociations organisées, à trouver les mécanismes adaptés pour l'amélioration du pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés, en raison de la hausse sensible des prix. La déclaration réitère, en outre, l'appel à tous les travailleurs à redoubler d'efforts pour le développement quantitatif et qualitatif de la production, au service du processus de la révolution et pour la redynamisation de l'économie. Elle demande, d'autre part, d'accélérer la régularisation de la situation des travailleurs victimes d'une manière directe ou indirecte des "transactions douteuses qui ont bénéficié aux membres de l'ancien régime, notamment les sociétés de développement agricoles, et autres". La déclaration appelle le gouvernement provisoire à "cesser de prendre des décisions unilatérales" ce qui peut être perçu comme "une tentative de marginaliser le rôle de l'UGTT dans la défense des droits des travailleurs". L'organisation syndicale exprime, par ailleurs, son inquiétude face au nombre croissant des émigrés clandestins, appelant à chercher les solutions adéquates et mettant en garde contre toute récupération extérieure du phénomène. Elle fait part, également, de son soutien au peuple arabe en Libye, au Yémen et au Bahreïn, dans sa lutte pour la justice et la liberté. Elle dénonce le recours à la répression et aux armes contre les manifestants désarmés et réitère son refus de toute ingérence étrangère dans ces pays concernés. L'UGTT se félicite, en conclusion, des avancées réalisées par les factions de la résistance palestinienne dans le sens d'une union politique qui pèsera dans la lutte contre l'occupant israélien.