TUNIS, 7 avr 2011 (TAP) - "Le rôle du citoyen et des composantes de la société civile dans le processus démocratique" a été au centre de la conférence organisée, jeudi, dans un hôtel de la capitale, par le Centre de recherches et d'adaptation sur la citoyenneté et la culture civique, et l'Observatoire tunisien pour la transition démocratique, en collaboration avec la Fondation Hanns Seidel Stiftung. Dans une conférence sur le thème : "Rôle des organisations professionnelles et syndicales dans le processus démocratique", le professeur universitaire et responsable syndical, Nizar Ben Salah a relevé l'importance du militantisme syndical dans la transition démocratique. Il a cité, à titre d'exemple, les expériences menées en Espagne et au Portugal en vue de se débarrasser de la dictature de Franco et de Salazar, au cours des années soixante-dix du siècle dernier. Il a affirmé que ces deux exemples sont très proches de la situation qui prévaut en Tunisie, aux plans politique et économique, après la révolution du 14 janvier 2011. Il a, en outre, expliqué que l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) est engagée dans l'accompagnement de la transition démocratique, à travers "la redéfinition de ses relations avec les groupes politiques, la préparation du syndicat pour faire face à la concurrence avec de nouvelles centrales ou des syndicats libres et se limiter à la coordination entre les fédérations professionnelles". Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité pour la Centrale syndicale de parvenir à un consensus autour des grands dossiers, voire à atteindre l'unanimité". Pour sa part, le juriste Amine Khaled a exposé, dans sa conférence sur "les régimes politiques et les processus démocratiques", les aspects négatifs du régime parlementaire pour la Tunisie, au cours de la période actuelle marquée par la prolifération des partis politiques et l'inexistence d'une unanimité autour de ces partis. Il a affirmé qu'avec ce régime, il est possible que la vie politique stagne. Le régime républicain, a-t-il indiqué, ne signifie pas obligatoirement une dictature, rappelant que c'est l'adaptation de certains articles de la constitution de 1959 qui avait permis au président de consacrer le cumul des pouvoirs. De son côté, l'universitaire Mounir Kchaou a proposé, dans son intervention axée sur le thème : "Le citoyen et la participation politique", de passer du principe de la "représentativité" électorale, qui limite l'opération à la participation au scrutin, à celui de la démocratie "délibératoire", à travers la dynamisation du débat public et l'encouragement des personnes à la participation active aux affaires publiques. Dans une intervention sur "les structures de la société civile en Tunisie : problématiques et défis", l'universitaire Fathia Saïdi a fait remarquer que les associations dont le nombre a dépassé neuf mille avant la révolution, en Tunisie, "ne reflétaient pas les orientations du peuple" et leurs activités étaient pilotées par l'Etat. Elle a, toutefois, excepté certaines associations qui "ont préservé leur indépendance et dont les activités étaient limitées, parce qu'elles étaient étouffées et élitistes". L'oratrice a ajouté que l'action de ces associations "est encore marqué par la peur et ont gardé le même mode de contestation adopté dans le passé". Elle a appelé, dans ce sens, à la promotion de l'action des associations qui ont la possibilité d'assurer un rôle de contrôleur des activités politiques et de présenter des propositions sérieuses et efficientes à leur sujet. Elle a, d'autre part, souligné que la société civile "ne peut évoluer qu'à travers le développement des associations". La séance de l'après-midi de cette conférence comporte deux ateliers de perfectionnement au profit des journalistes. Le premier porte sur le thème "Qu'est-ce que l'Assemblée nationale constituante : l'importance et les prérogatives" et le second sur "Les systèmes de scrutin : les avantages et les entraves". Ces ateliers doivent poursuivre, vendredi, leurs travaux autour des questions suivantes : "L'exercice du journalisme et la déontologie professionnelle", "Les mécanismes de communication avec le public" et "Une lecture dans le décret-loi n°6, en date du 18 janvier 2011".