GENEVE, 29 avr 2011 (TAP) - L'escalade des violences dans l'ouest de la Libye a interrompu les flux de réfugiés qui jusqu'à présent fuyaient par milliers vers le sud de la Tunisie, a indiqué vendredi le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). "L'escalade de la violence à la frontière de Dehiba entre la Libye et la Tunisie a stoppé le flux de réfugiés venant des Montagnes de l'ouest de la Libye", a déclaré une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'un point presse. Avant que les Libyens ne cessent de tenter de fuir, le flux de réfugiés était permanent, selon le HCR. Il avait même pris davantage d'ampleur ces trois derniers jours, avec plus de 3.100 personnes qui avaient traversé la frontière rien que dans la journée de mercredi. Mme Fleming a souligné que l'agence onusienne était "très préoccupée" par le fait que les "gens qui fuient la Libye puissent être pris dans le feu croisé" entre les forces du gouvernement et les rebelles qui s'affrontent depuis plusieurs jours pour le contrôle de la zone frontalière de Dehiba. Les Libyens qui ont pu traversé la frontière sont logés dans des familles d'accueil ou dans des camps. Mais leur arrivée en grand nombre ces derniers jours a "mis à rude épreuve les ressources limitées" dans cette région de Tunisie où sont déjà logés plus de 30.000 personnes. Ainsi, le camp du HCR à Remada accueille déjà quelque 2.000 personnes alors qu'il ne dispose que de 950 places. Le HCR va tenter de l'aggrandir pour qu'il puisse en accueillir 5.000. A Misrata, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) continue d'évacuer par navire les migrants bloqués dans la ville. Une sixième mission est ainsi partie vendredi de Benghazi, avec de l'aide humanitaire à son bord. Une équipe de médecins est également sur le bateau pour soigner sur place les blessés, alors que des explosions continuent d'être entendues à Misrata. Depuis le début de ces opérations de secours, l'OIM a évacué 5.512 personnes, dont des centaines de Libyens blessés avec leurs familles. L'OIM estime qu'il y a encore quelques milliers de migrants qui ont besoin d'aide à Misrata, dont des femmes. Mais le port de Misrata n'est pas le seul endroit d'où fuient les migrants, a averti l'OIM, signalant que d'autres personnes sont aussi coincées à Tripoli. Certains migrants tentent de fuir seuls en bateau. Mais le voyage n'est pas sans risque. Ainsi, le HCR a indiqué vendredi que trois Somaliens seraient tombés à la mer alors qu'ils étaient embarqués sur un navire avec près de 280 Africains en partance vers l'Italie, selon des informations non confirmées.