TUNIS, 30 avr 2011 (TAP) - Un hommage à la mémoire de Tahar Chériaa (1927-2010) sera organisé dans le cadre de la 64ème édition du Festival de Cannes, déclare l'initiateur de cet hommage, Férid Boughdir à l'agence Tunis Afrique Presse. C'est le 13 mai et dans le cadre du pavillon "Cinémas du Monde" qu'aura lieu, confirme t-il, cet hommage au père fondateur des JCC, qui bien qu'il était affaibli par la maladie, n'avait pas manqué en 2010, le dernier rendez vous de cette biennale à qui il a donné vie en 1966. Ce rendez-vous qui précèdera l'hommage dédié le 18 mai à la mémoire du grand cinéaste Youssef Chahine, de l'Egypte, invité d'honneur cette année du festival, sera marqué par la projection du long métrage documentaire "Tahar Chériaa notre Baobab" réalisé par Mohamed Chellouf, un des héritiers spirituels du grand disparu et créateur des rencontres cinématographiques de Hergla initiées par Tahar Chériaa et symbole de son militantisme pour le dialogue Maghreb-Afrique Noire. Taoufik Salah, compagnon de route de Tahar Chériaa, apportera son témoignage La projection sera suivie d'un grand débat sur Tahar Chériaa, qui va réunir la jeune génération de cinématographes arabes et africains présents à Cannes avec les pionniers qui ont bien connu Chériaa dont le grand cinéaste égyptien Taoufik Salah. Taoufik Salah est un ami et compagnon de route de Tahar Chériaa qui lui avait sauvé de la censure ses deux chefs d'oeuvres "Les rebelles" (1968) et "Les dupes" (Tanit d'Or JCC 1972). Pour cela, se souvient Férid Boughdir "Tahar Chériaa s'était rendu au Caire et à Damas pour négocier avec les autorités cinématographiques la libération de ces deux films qui étaient interdits dans le circuit commercial pour les convaincre de les laisser projeter dans une manifestation culturelle comme les JCC". Taoufik Salah sera présent à cette occasion pour apporter son témoignage sur le parcours de Tahar Chériaa qui a largement milité en faveur du cinéma arabe et africain de qualité. Rappelons que Chériaa avait contribué à la création, en 1971, du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), qui lui avait d'ailleurs rendu un vibrant hommage lors de sa 22ème édition (6 février-05 mars 2011). Le cinéaste, critique et universitaire Férid Boughdir a tenu à préciser que cet hommage est organisé avec le soutien de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) dont le grand disparu fut le premier directeur de la culture lors de sa création en 1970 et d'où il orienta l'aide financière cinématographique vers le soutien des cinémas arabe et africain. Cet hommage au père du cinéma tunisien, arabe et africain est organisé en association avec la chambre syndicale tunisienne des producteurs de films et le nouveau bureau de l'association des cinéastes tunisiens (ACT) "récupérée" par les professionnels, le 1er février 2011. Walid Tayaa: "Fataria, sommet arabe" au "Cinémas du Monde" et "Vivre" au "Short film Corner" Parallèlement à cet hommage, le pavillon "Cinémas du monde", en plein coeur du village international, accueillera 12 jeunes réalisateurs des pays du sud dont le tunisien Walid Tayaa, invité à participer à la fabrique des cinémas du monde, un programme mis en place par le pavillon pour favoriser l'émergence de nouveaux talents dans les pays du Sud. Sous le parrainage de l'actrice française, Elsa Zylberstein et du réalisateur argentin, Pablo Trapero, cette troisième édition du pavillon "Cinémas du monde" permettra à travers ce programme de favoriser une véritable plateforme de travail et de rencontres où se croisent artistes professionnels et institutions internationales. Aux côtés de 11 jeunes de l'Argentine, Bénin, Brésil, Congo, Colombie, Egypte, Georgie, Inde, Maroc et du Sénégal, Walid Tayaa fera partie de la délégation artistique internationale sélectionnée par ce pavillon organisé par l'Institut français en partenariat notamment avec l'OIF et l'Audiovisuel Extérieur de la France (AEF). Joint au téléphone par l'agence TAP, Walid Tayaa a indiqué qu'il participera à ce pavillon avec le scénario de son premier long métrage "Fataria, le sommet arabe". Il s'agit, dit-il, d'un film de fiction, dans le genre comédie politique d'une durée de 90 minutes. Le synopsis porte sur quatre histoires de quatre personnages au moment d'une seule journée à Tunis, lors du sommet arabe". Fataria a été retenu par l'atelier Sud-écriture dans son 19ème cycle (24-30 octobre 2009). Son court métrage "Vivre", qui a remporté le premier prix de la compétition nationale courts-métrages lors des JCC 2010, participera quant à lui au "Short film corner" qui constitue un panorama de la création mondiale au format court. Ce court métrage a remporté plusieurs récompenses dont le prix RTVA (Radio TV Andalucia) pour la création audiovisuelle, lors de la 7e édition du Festival du Cinéma Africain de Tarifa (Espagne), qui lui avait été attribué pour son reflet de la vie quotidienne, celle de toute culture et de tout endroit, et pour la délicatesse avec laquelle est abordée la montée de l'intolérance religieuse et les nouveaux visages de l'ancien colonialisme".