TUNIS, 4 nov. 2009 (TAP) - Pour répondre à l'évolution sans précédent qu'a connue le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), la Tunisie a mis au point une panoplie de programmes et de mécanismes visant à encourager l'initiative privée auprès des diplômés du supérieur. Une démarche qui a fait ses preuves dans les pays avancés, avec des incidences positives directes sur l'emploi et l'économie. Parmi ces mécanismes, l'ouverture dans toutes les régions de technopoles, centres d'appel et pépinières d'entreprises, dont la création a donné lieu à l'émergence de nouveaux concepts comme l'économie immatérielle et la société du savoir et de l'information. La Tunisie s'est fervemment inscrite dans cette dynamique pour maîtriser, au mieux les TIC, au service du développement. Avec l'expérience des pépinières d'entreprises, qui a démarré depuis 2001 en vertu d'un programme national pilote, l'idée était, dans une première étape, d'aider les jeunes promoteurs à s'installer pour le propre compte. Au nombre de celle ci, 24 pépinières réparties sur les technopoles d'El Ghazala, Sidi Thabet, Sfax, Sousse et au sein des Instituts supérieurs des études technologiques dans les régions. Alors que l'Agence de promotion de l'industrie (API) assure la gestion de 25 pépinières établies au sein des Instituts supérieurs des études technologiques, la gestion des autres pépinières est partagée entre les ministères, les structures d'appui et les sociétés des technopoles. Depuis le démarrage de cette expérience, le nombre des entreprises incubées s'est élevé à 136, pour des investissements de 6,3 millions de dinars. Ces entreprises ont été hébergées pour différentes périodes avant de s'établir ailleurs, offrant 485 opportunités d'emploi, notamment, au profit des diplômés des universités. Le programme national pilote de création de pépinières d'entreprises a pour objectif, la diffusion de la culture entrepreneuriale auprès des jeunes titulaires de diplômes de l'enseignement supérieur, la mise en valeur des résultats de la recherche scientifique et la dynamisation de l'économie. Dans son nouveau programme électoral, le Président Ben Ali prévoit, justement, de porter à 1,5 pc la part de la recherche scientifique et technologique dans le PIB à l'horizon 2014, contre 1,25 pc actuellement. Il sera procédé, dans la foulée, à l'élaboration, pour chaque secteur, d'un plan destiné à valoriser les résultats de la recherche et à encourager la concurrence dans ce domaine. Aujourd'hui, quelque 163 entreprises sont hébergées par les pépinières, pour un montant global de 24,3 millions de dinars. Ces projets ont généré 1081 emplois. Une évolution qui s'explique par l'ouverture de nouvelles pépinières à Tozeur, Sidi Bouzid, Sfax 2, Manouba, Mahdia et Kasserine. Au cours des cinq premiers mois de 2009, 1196 jeunes ont bénéficié des services d'encadrement, d'accompagnement et de formation fournis par les pépinières d'entreprises. Le programme ambitionne-t-il aussi à renforcer le partenariat entre l'université et le milieu entrepreneurial ou avec l'étranger. Le travail de la pépinière consiste en la promotion de l'idée de projet présentée par le jeune promoteur, en vue de sa concrétisation. Les pépinières fournissent, également, des aides dont un siège pour l'entreprise, des services de communication et de téléconsulting durant toute la période d'incubation qui peut aller jusqu'à trois années. Ces espaces offrent en plus près de 120 journées de formation et d'expertise. Les pépinières encouragent les jeunes à investir dans les projets d'avenir comme les TIC, les applications informatiques, la fabrication du contenu numérique, le télé-enseignement, les industries alimentaires, la biologie, le consulting, le marketing et les services financiers. A ce sujet, Issam Haddad, jeune promoteur d'un projet multimédia à Radès, affirme avoir eu droit à un bureau équipé de l'outil information et d'Internet. Il a également reçu une formation en gestion et comptabilité, ce qui lui a permis de lancer son projet dans les meilleures conditions. Parmi les aides offertes par ces espaces, a-t-il ajouté, l'accès aux petits marchés en partenariat avec l'Agence de promotion de l'industrie (API), «une expérience qui nous a permis de nous familiariser avec le marché local». Le nombre des bénéficiaires des interventions des pépinières d'entreprises, trois ans après le démarrage de cette expérience, s'élève à 6 mille. Nombreux sont les jeunes comme Issam Haddad qui ont cru en leur capacité et trouvé toute l'assistance requise pour se lancer dans le milieu entrepreneurial. Les structures d'appui et d'accompagnement ont pour vocation de fournir à ces jeunes toutes les conditions nécessaires pour la réussite de leur projet. «J'ai été agréablement surpris par la qualité des services fournis par la direction de la pépinière, ce qui m'a beaucoup aidé à surmonter les difficultés inhérentes à chaque début de projet» a confié, de son coté, Heykal Ben Jmia. Et d'ajouter «grâce à l'appui que j'ai trouvé auprès de la pépinière de l'Institut supérieur des études technologiques de Radès, mon idée de projet a pris forme et j'ai pu ensuite la développer à l'extérieur de la pépinière», lance-t-il avec enthousiasme. Omar Joumni est promoteur d'un projet de production culturelle et numérique établi à la pépinière de l'Institut supérieur des études technologiques de Tozeur, laquelle lui a réuni toutes les conditions pour qu'il démarre dans les meilleures conditions (consulting, accompagnement, logistique...etc). A son actif déjà : 12 publications et plusieurs sites web et CD destinés aux entreprises touristiques et de services de la région. Il s'apprête aujourd'hui à éditer un périodique spécialisé en technologie de la communication et culture numérique. La pépinière d'entreprise de l'Institut supérieur des études technologiques de Gabès abrite 11 projets dans des secteurs ayant trait à l'informatique, le consulting, les substances utiles, le commerce électronique lancés pour plus de 4,8 millions de dinars. Ces créations ont généré 86 opportunités d'emploi. 30 nouveaux projets sont encore à l'étude.