La Tunisie a initié une série de programmes et mécanismes visant à encourager les diplômés de l'enseignement supérieur à la création de projets à la lumière des progrès vertigineux que connaissent les Technologies de la communication et de l'information (TIC) et de l'émergence d'une nouvelle génération d'entreprises innovantes. Ces mécanismes ont, déjà, fait leurs preuves dans les pays développés, dans la mesure où ils ont contribué au renforcement des efforts de création d'emplois et à la diversification de la plate-forme de l'économie. Parmi les initiatives entreprises par l'Etat dans ce sens, la création de technopôles, de centres de télétravail et de pépinières d'entreprises et leur généralisation dans plusieurs régions. Le lancement de ces espaces a coïncidé avec l'apparition de nouveaux concepts comme l'économie immatérielle et la société du savoir et de l'information à laquelle la Tunisie adhère pour maîtriser au mieux les TIC et les exploiter au service du développement. L'année 2001 a été ainsi marquée par le démarrage des pépinières d'entreprises au sein des technopoles pour assister, dans un premier temps les jeunes promoteurs, dans la réalisation de leur projet. Le programme national pilote mis en place, à cet effet, a permis jusqu'à présent, la création de 24 pépinières réparties sur les technopôles d'El Ghazala (L'Ariana), Sidi Thabet, Sfax et Sousse, ainsi que dans les Instituts supérieurs des études technologiques. Ces espaces attirent des entreprises opérant dans des secteurs innovants et à haute valeur ajoutée et qui emploient des centaines de diplômés d'université. Le programme pilote tend à diffuser la culture entrepreneuriale auprès des diplômés de l'enseignement supérieur et à développer des synergies entre le milieu académique, les entreprises économiques et les diverses structures de l'Etat. L'action des pépinières d'entreprises s'articule autour du principe selon lequel « de l'idée émerge l'entreprise ». Conformément à ce principe, l'encadrement des jeunes promoteurs et des entrepreneurs se fait, dans les pépinières, sur la base d'une idée pour aboutir à la concrétisation du projet en passant par toutes les étapes de réalisation. Ces espaces offrent, pour cela, une formation adéquate en matière de gestion d'entreprise, notamment. Ils proposent aux promoteurs un local pour leur société ainsi que des services de communication, de consultation et d'expertise et ce, durant leur passage en pépinière qui peut durer jusqu'à deux ans. Ils assurent, également, un suivi technique aux promoteurs, même après leur départ. Diverses activités innovantes sont développées au sein de ces espaces, à l'instar des technologies de la communication, les applications informatiques et l'industrie du contenu numérique, l'enseignement à distance, l'agroalimentaire, la consultation, le marketing et les services financiers. « J'ai trouvé toutes l'assistance auprès de la direction de la pépinière qui m'a accueilli et m'a fourni un bureau doté d'un réseau informatique, et de communication et d'un secrétariat. J'ai bénéficié d'une formation appropriée en gestion et en comptabilité, ce qui m'a permis de concrétiser mon projet qui dépasse aujourd'hui les trois ans», a assuré le jeune promoteur Issam Haddad qui dirige un projet d'Informatique et Multimédia. Grâce à l'aide de la pépinière et de l'Agence de promotion de l'industrie (API), ce jeune promoteur a pu décrocher de petits marchés au départ, puis acquérir, au fur et à mesure, une expérience lui permettant de faire connaître son produit à grande échelle. Nombreuses sont les expériences réussies de jeunes porteurs d'idées de projets comme Issam Haddad qui, grâce aux services d'encadrement, d'accompagnement et de suivi, a pu concrétiser son projet. Depuis le lancement des pépinières, les jeunes promoteurs sont devenus plus confiants en leur capacité et en l'avenir, à la faveur des encouragements mis à leur disposition, et de la volonté politique qui a parié sur les jeunes promoteurs et les diplômés des universités pour relever les défis majeurs générés par les mutations mondiales et l'acuité de la concurrence à l'échelle régionale et internationale. « J'ai été surpris par la qualité des services fournis par la direction de la pépinière, ce qui nous a aidé, nous les jeunes promoteurs, à dépasser les difficultés qui accompagnent chaque début de projet » a confié, de son coté, Heykal Ben Jmia, s'agissant de la pépinière de l'Institut supérieur des études technologiques de Radès. Et d'ajouter « personnellement, j'ai trouvé tout l'appui nécessaire qui m'a permis de concrétiser mon idée de projet et de la développer à l'extérieur de la pépinière. J'ai déjà signé un contrat de coopération avec un promoteur belge » a-t-il fait savoir.