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Tunisie : Le pouvoir obscur d'«Ennes Lokhra»
Publié dans Tekiano le 23 - 04 - 2010

Dépouillés de leur humanité, ils sont des êtres de l'au-delà. Clin d'œil à «Avatar», par-ci, electro industriel par là, l'anarchie grisâtre finit par vaincre la passion flamboyante. Sur cette scène, le non-sens libère les esprits enchainés.
Des sons electro résonnent dans la salle. Très énergétique, le mouvement répétitif de trois corps en accélération fixe continue sans trêve. «Les Au-delà tiens» ou «Ennes Lokhra», nouvelle création de Taoufik Jebali, a été présenté en première à El Teatro, jeudi 22 avril 2010, à 19h30, sur une scène sombre.
Barres métalliques en main, trois comédiens en salopettes d'ouvriers se faufilent, sous des plateformes, entre des barrages de fer. La poursuite de l'ouvrier insoumis commence. Coincé par ses deux collègues ennemis, il doit clamer l'ultime réplique : «Je t'aime». La soumission ne tarde pas à s'emparer de lui. Il est insulté, traité de tous les noms, lynché par des paroles torturantes. Même après avoir craché le morceau, l'asservissement mental exercé par les deux autres ouvriers continue sans cesse. «Je t'aime» crie-t-il plusieurs fois, sans être épargné par les barrages qui l'enserrent dans un espace carré. Il est étranglé sans même avoir été touché. Dans cette atmosphère obscure, la musique industrielle, véritable agression sonore, nous emporte dans l'univers de la dernière création d'El Teatro. Dévoré par cette offensive auditive, l'espace scénique prend la couleur d'un miroir reflétant les aspects les plus sinistres du monde contemporain.
La voix grave du pouvoir obscur finit par mettre un terme à ce déluge d'injures. Elle intervient pour remettre les choses en place et rappeler qu'il n'y a qu'un seul pouvoir, un seul tyran. Les deux autres ouvriers oppresseurs ne sont que les instruments de cette autorité, de simples objets. La voix off, interprétée par Taoufik Jebali, leur ordonne d'arrêter de jouer aux fauteurs de troubles. «Enlevez toutes ces photos, n'en laissez qu'une…la photo habituelle» clame le pouvoir aussi absolu qu'obscur. Aucune esthétique n'est admise sauf si elle est au service de l'intérêt de Big Brother.
Tonifiant, le jeu d'acteur de cette pièce a été assuré par les élèves d'El Teatro Studio. Pour «Les Au-delà tiens», Taoufik Jebali, auteur et metteur en scène de cette œuvre, s'est entourée de Hatem Karoui, Yousr Galai, Afef Garchi, Dhouha Chaouch, Selma Ben Youssef, Mehdi El Kamel, Rita Laabidi et Issam Ayari. Même Majdi Smiri alias Maguy a mis son grain de sel dans la conception de ce spectacle.
La passion débordante de quelques personnages vêtus en rouge ne tarde pas à se dissoudre dans la brume de l'anarchie grisâtre. L'univers visuel de la pièce interpelle avec une approche particulière de l'esthétique claire-obscure.
A un moment donné, la voix off nous parle d'une planète, d'un pays, d'une ville où tout a perdu son sens. Des extraits sonores nous parlent de Navi's, de Pandora, de gisement et de ressources énergétique.
Une référence au film de James Cameron «Avatar» fait découvrir aux spectateurs une connexion avec l'univers des «Au-delà tiens». Et le chaos est semé, de nouveau, par les victimes de l'esclavage mental, œuvre du pouvoir obscur dressé en ombre chinoise. Ce sont «Les Au-delà tiens» ! Ils ont été dépouillés de tout ce qui faisait leur qualité d'Homme. A commencer par leurs droits et jusqu'à leur sensibilité.
Consommation, sexe et violence rythment leur quotidien. Dans leur tribunal, l'accusée n'est pas arrivée à l'heure à cause d'un embouteillage. Elle finit par recharger un dinar «light» pour tenir le juge informé. Le greffier est l'opportuniste par excellence. Sa boite d'archive laisse entendre de la monnaie clinquer. Les dames présentes se mettent à se déhancher avec concupiscence. Cette caricature prend des allures de bande dessinée.
Au pays des «Au-delà tiens», des êtres mineurs au comportement irrationnel font la loi. Dans leur espace, n'importe qu'elle pensée est victime d'agression rendue légitime par le génie du pouvoir autoritaire. Même si le pouvoir finissait par crever, le culte de la personnalité demeure intact. Mais la vivacité de l'humour, le non-sens à double sens qui émaille les dialogues détendra l'atmosphère. Une œuvre signée, Taoufik Jebali, inconditionnel pessimiste jovial !


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