Après avoir abaissé la note de la dette de la Tunisie, l'agence de notation Standard&Poors a publié un rapport, la semaine dernière, selon lequel le déficit budgétaire de la Tunisie atteindrait les 7% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2012, un pourcentage qui dépasse les dernières estimations de l'agence. Standard&Poors prévoit, en effet, une augmentation du taux d'endettement de la Tunisie pour atteindre ainsi les 49% en 2013 alors qu'il était de 40% en 2010. D'après le rapport de l'agence les ressources externes, en particulier les ressources touristiques, ont subi une dégradation considérable en 2011. Il est probable, selon la même source que la demande locale sur le secteur privé, étant de 13% en 2011, augmente de 11 % en 2012 vu la politique budgétaire laxiste. A ce propos, l'économiste Moez Joudi a déclaré, au quotidien Assabah, que la dégradation de la note de la Tunisie peut entraîner un effet boule de neige dans la mesure où, pour couvrir des emprunts on sera obligé de solliciter d'autres prêts. « C'est exactement ce qui s'est passé avec les USA : le prêt de 100 millions de dollars accordé à la Tunisie a servi à en rembourser un autre » a-t-il expliqué. M. Moez Joudi a ajouté que des mesures d'urgence sont à prendre en vue de remédier à ce problème. Il estime que le premier pas à faire est l'élaboration d'un plan d'action susceptible de sauver le secteur économique. « Le gouvernement devrait essayer de sauver, en premier lieu, les PME, fondement de l'économie de la Tunisie ». L'application des principes de bonne gouvernance est, également, indispensable, selon M. Moez Joudi.