Human Rights Watch a souligné, dans un communiqué publié ce jeudi 28 mars, que les autorités tunisiennes devraient ouvrir une enquête sur des allégations selon lesquelles la police a passé à tabac et agressé sexuellement un manifestant alors qu'elle dispersait une manifestation à Tunis le 12 mars 2019, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Wajdi Mahouachi, 31 ans, a affirmé à Human Rights Watch qu'il participait à une manifestation sur la place du Gouvernement à Tunis, à l'appel d'activistes sur Facebook, visant à protester contre les mauvaises conditions sanitaires dans les hôpitaux publics tunisiens, quand la police l'a agressé. Le 19 mars, Mahouachi a porté plainte contre les agents de police, pour viol et agression, devant le Tribunal de première instance de Tunis. « Il semble que la police ait brutalement agressé un manifestant qui n'offrait pas de résistance et ne représentait aucun danger », a déclaré Amna Guellali, directrice pour la Tunisie à Human Rights Watch. « Les autorités tunisiennes devraient enquêter sur la base de la plainte déposée par Mahouachi et, si cela se justifie, punir quiconque lui aurait fait subir des abus. » «Peu après le début de la manifestation, des agents de police ont encerclé Mahouachi, l'ont frappé, lui ont arraché son pantalon et son sous-vêtement et l'ont hissé de force dans un fourgon de police, selon le récit fait par Mahouachi à Human Rights Watch. Il a ajouté qu'un des agents de police l'avait agressé sexuellement à l'intérieur du fourgon en lui introduisant un doigt dans le derrière. Mahouachi a également affirmé que les policiers lui avaient refusé le droit, pourtant prévu par la loi tunisienne, de contacter un avocat lorsqu'il a été placé en garde à vue», lit-on dans le communiqué de HRW. La même source précise également que «la police a gardé Mahouachi à vue pendant la nuit, puis l'a transféré dans un hôpital psychiatrique. Il a été remis en liberté le lendemain après avoir été déclaré « mentalement équilibré », comme indiqué dans le procès-verbal des médecins, que Human Rights Watch a pu consulter. «Mahouachi a précisé que bien qu'il n'ait été officiellement notifié d'aucun chef d'accusation, les policiers lui avaient dit qu'il serait formellement accusé d'« insultes à l'égard d'un agent de police » aux termes de l'article 125 du code pénal», ajoute Human Rights Watch. Human Rights Watch affirme que le ministère de l'Intérieur n'avait pas répondu à une demande d'informations sur cet incident déposée par écrit le 21 mars. « Selon le droit international, la liberté de réunion est un droit, et non pas un privilège, et ne devrait pas être asujettie à une autorisation préalable des autorités. Personne ne devrait faire l'objet d'une arrestation arbitraire ou de sanctions pénales uniquement pour avoir organisé ou participé à une réunion pacifique», souligne l'ONGI dans son communiqué.