L'avenir politique de trois pays se joue ce dimanche. Les citoyens de la Tunisie, Kosovo et du Portugal vont élire les membres de leur prochain gouvernement ou parlement. Kosovo: relations conflictuelles avec la Serbie Les futurs dirigeants du Kosovo, qui désigne dimanche ses députés, seront soumis à une forte pression internationale pour régler leur conflit avec la Serbie, une des principales sources d'instabilité en Europe. Belgrade ne reconnaît pas l'indépendance proclamée en 2008 par son ancienne province majoritairement peuplée d'Albanais. Le veto de la Russie et de la Chine lui barre toute perspective de devenir membre de l'ONU. Ponctuées d'épisodiques poussées de fièvre, les relations exécrables entre Belgrade et Pristina sont un obstacle majeur à leur rapprochement avec l'Union européenne avec qui la Serbie négocie son adhésion. Pour une grande partie des 1,8 million de Kosovars, la priorité n'est pourtant plus là: "J'en ai ras-le-bol de cette histoire de dialogue", lâche Salih Mehana, un commerçant de 39 ans, résumant l'état d'esprit d'une population usée par la pauvreté, la corruption, le clientélisme, des infrastructures et des services publics désastreux. Ce mécontentement pourrait être fatal aux "partis de la guerre", dirigés par les anciens commandants de la guérilla indépendantiste, aux commandes du Kosovo depuis la déclaration d'indépendance. En 2018, ils avaient tu leur divergence pour garder de justesse le pouvoir. Cette fois, le PDK du président Hashim Thaçi et l'AAK du Premier ministre sortant Ramush Haradinaj, sont divisés. Si aucun sondage fiable n'est publié, les analystes estiment qu'ils pourraient être chassés du pouvoir par une coalition du centre droit (LDK) et de la gauche nationaliste (Vetevendosje). Portugal: le socialiste Antonio Costa grand favori Porté au pouvoir grâce à une alliance avec l'extrême gauche, le socialiste Antonio Costa part favori des législatives de dimanche au Portugal avec à son actif le redressement de l'économie après des années d'austérité. La reconduction au pouvoir de l'ancien maire de Lisbonne d'origine indienne confirmerait que le pays reste l'un des rares d'Europe où les socialistes ont le vent en poupe et où l'extrême droite ne perce pas. Selon les derniers sondages publiés vendredi, Antonio Costa, 58 ans, est crédité de 36 à 39% des intentions de vote contre 25 à 30% pour son principal adversaire, le Parti social-démocrate (PSD, centre droit) de l'ancien maire de Porto (nord), Rui Rio. S'il se confirmait, un tel résultat renforcerait sensiblement les socialistes au sein du nouveau parlement de 230 sièges mais sans leur offrir la majorité absolue. Ce qui obligera Antonio Costa à chercher des appuis parmi les autres formations de gauche.