Après la victoire de Kaïs Saïed à la présidentielle, l'incertitude politique inquiète les milieux culturels et la majorité des intellectuels, constate Elisabeth Deldoul, responsable de la maison d'édition francophone Elyzad. "On ne sait pas comment les choses vont se passer après cette élection. Aucun des deux candidats n'a abordé la politique culturelle, la place de la culture. C'est ce qui crée l'incertitude. C'est encore plus vrai pour le monde de l'édition", a-t-elle expliqué à franceinfo Afrique. Ce secteur n'en est pas moins soutenu depuis des décennies par le département du livre du ministère tunisien de la Culture. En 2020, son budget devrait même augmenter. En Tunisie, l'édition arabophone représente les deux tiers du secteur, quand l'édition francophone n'en occupe qu'un tiers. Dans le domaine littéraire, on trouve une trentaine d'éditeurs (monolingues et bilingues). "Mais pour autant, nous n'avons pas davantage de lecteurs. Nous tenons la route grâce au soutien du ministère", explique Elisabeth Deldoul. Grâce aussi au fait que ces entreprises s'appuient sur des activités plus rentables "qui assurent les fins de mois" : librairies, imprimeries...