Le Liban fait face depuis quelques jours à une invasion de criquets pèlerins, qui inquiète les agriculteurs. En alerte maximale, le ministère de l'Agriculture a déclaré ce lundi qu'un grand nombre des ravageurs avaient été détruits. Mais s'il n'y pas eu de pertes agricoles importantes jusqu'à présent, les autorités publiques craignent quand même que d'autres essaims ne soient poussés vers le sud du pays. « Nous avons réussi en peu de temps à en détruire un grand nombre, mais certains se sont échappés et il en reste encore de grandes quantités, principalement dans la région de Hermel, à Marjaheen », a déclaré à ce propos le ministre intérimaire de l'agriculture, Abbas Mortada. Cette invasion, assez inhabituelle selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), serait due à un changement de direction du vent qui avait poussé les criquets de l'Arabie Saoudite vers la Jordanie, puis vers la Syrie et le Liban. Le phénomène s'ajoute à la longue liste de défis que connaît le Liban depuis quelques années, avec les explosions qui ont dévasté le port de Beyrouth, une situation socio-économique et politique complexe et tendue, ainsi qu'une grave crise financière, la pire depuis des décennies, marquée notamment par une hyperinflation, une monnaie en chute libre, et une forte dégradation des conditions de vie locales. La situation a déjà poussé de nombreux Libanais à se tourner encore plus vers l'Afrique comme terre d'accueil. Le continent, dont plusieurs pays abritent une importante diaspora libanaise, est devenu ainsi une de leurs destinations favorites.