Pas d'essaims provenant d'Algérie. Présence de quelques criquets solitaires dans des délégations du gouvernorat de Tozeur La crainte d'une invasion de criquets pèlerins s'était fait sentir ces derniers jours dans le Sud du pays. Mais le ministère de l'Agriculture se veut rassurant. Aucun essaim de ces insectes voraces ne s'est abattu sur les cultures en Tunisie. Pas de risque de menace pour l'heure. Juste quelques criquets solitaires ont été observés dans la délégation de Hezoua de la ville de Tozeur, poussés par le vent violent du Sud-Ouest qui avait soufflé sur le pays il y a quelques jours. Une équipe technique de la direction régionale de l'agriculture s'est déplacée sur le terrain, le 14 novembre, pour examiner les criquets présents dans la zone et évaluer le risque d'invasion. Afin d'éviter que le scénario des invasions de 2004 et 2005 ne se répète et que des essaims de criquets ne viennent ravager les cultures sur tout le territoire, le ministère de l'Agriculture a déjà pris les devants prévoyant de mobiliser les moyens nécessaires pour stopper l'avancée de ces insectes polyphages qui causent des sueurs froides aux agriculteurs. Le commissariat régional à l'agriculture a annoncé que des unités de contrôle ont été installées sur les frontières tuniso-algériennes pour surveiller toute la zone. «Nous allons effectuer des évaluations régulières de la population existante. En cas d'augmentation de la densité, nous procéderons au traitement chimique. Pour le moment, il y a juste quelques criquets solitaires qui ne sont pas inquiétants», note Moufida Zaïri, chef d'arrondissement de la production animale. Au niveau du ministère de l'Agriculture branle-bas de combat. Au mois d'octobre dernier, une stratégie a été mise en place pour la lutte antiacridienne. En cas d'invasion, un plan d'urgence sera lancé avec la collaboration des différents intervenants, dont les ministères de la Défense nationale, de l'Intérieur, de l'Environnement, de la Santé, la protection civile, la météo. Une des mesures prévues consistera, par ailleurs, à procéder au recensement des insecticides et des équipements stockés et qui seront utilisés pour détruire les insectes dévastateurs. Les délégations régionales du développement agricole devront, d'autre part, prendre les mesures préventives nécessaires afin de se préparer à l'attaque des criquets pèlerins. Une session de formation sera organisée au profit des techniciens dans les délégations sur le thème des criquets pèlerins et de la lutte antiacridienne. D'un autre côté, la commission nationale de veille organisera une séance de travail au cours du mois de décembre prochain pour évaluer la situation et réfléchir aux mesures préventives à prendre. L'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation avait commencé à tirer la sonnette d'alarme au début des années 2000 sur la menace des criquets pèlerins dans les pays du Sahel, notamment au Mali, en Mauritanie et au Niger. En 2005, la sécheresse aidant, le Mali a été envahi par des centaines d'essaims d'insectes qui ont décimé toutes les cultures, plongeant le pays dans une crise alimentaire. La Tunisie n'avait pas été épargnée non plus. Le ministère avait eu recours aux hélicoptères pour la prospection et le traitement aérien à grande échelle afin de détruire les essains de criquets qui avaient attaqué et ravagé les cultures. Cette année, la FAO a prévenu l'Algérie et le Maroc du risque d'invasion mais n'a pas jugé nécessaire d'alerter la Tunisie. Le gouvernement a pourtant décidé de prendre les dispositions nécessaires et d'activer un plan de vigilance pour se préparer à une éventuelle invasion.