Le réalisateur et universitaire tunisien Ali Abidi est décédé ce mardi soir à l'âge de 75 ans. Né le 10 février 1950 à Redeyef, il avait obtenu un master en réalisation cinématographique à Bucarest, avant de devenir une figure incontournable du paysage culturel tunisien. Dès 1981, il forme des générations d'étudiants dans les universités tunisiennes, où il enseigne l'esthétique, l'écriture cinématographique et l'analyse des textes dramatiques, alliant exigence intellectuelle et passion artistique. Auteur engagé, Ali Abidi laisse derrière lui deux ouvrages majeurs : Ecrits sur la critique et le théâtre tunisien (1992) et À propos de… ou la quête de l'âme cachée (2004). Il avait également achevé une étude inédite, De la parole à l'image, consacrée aux liens entre littérature et cinéma. Son œuvre cinématographique reflète sa vision critique et poétique du monde. Il a signé plusieurs courts-métrages marquants, dont : * L'Histoire de l'Histoire (1982) * Lettre à Bachir Khraief (1986) * Cinéma de Kélibia ou le cinéma alternatif (1986) * Il était une fois (1992) Mais c'est surtout avec ses longs-métrages qu'il impose sa voix singulière : * Barq al-Layl (1990) * Redeyef 54 (1997) * L'Ombara (2007) À travers son parcours, Ali Abidi aura su tisser un lien rare entre l'art, la pensée critique et la transmission. Son héritage marquera durablement la scène culturelle tunisienne.