Washington a finalement débloqué 650 millions de dollars pour soutenir l'Egypte dans sa lutte contre le terrorisme et préserver la sécurité d'Israël. Le courroux américain contre les agissements de l'armée égyptienne n'aura pas fait long feu. En réponse à la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet 2013, Washington avait décidé de suspendre son aide militaire au Caire, qui s'élève à 1,5 milliard de dollars par an. Une sanction qui n'a pas empêché l'armée égyptienne de réprimer sévèrement les partisans islamistes du président déchu, en partie grâce aux compensations financières versées dans la foulée par l'Arabie saoudite. En neuf mois, plus de 1 400 militants islamistes ont été tués, des milliers emprisonnés. Fin mars, la justice égyptienne est même allée jusqu'à condamner 529 Frères musulmans à la peine capitale lors d'un procès expéditif. Cette répression tous azimuts a provoqué une recrudescence d'attaques contre les forces de sécurité égyptienne dans la péninsule du Sinaï, mais aussi jusqu'au coeur du pouvoir, au Caire. Leur auteur, le groupe djihadiste Ansar Beit al-Maqdess, dit s'inspirer d'al-Qaida et explique agir en solidarité avec les Frères musulmans, désormais considérés comme une ‘organisation terroriste'. Pourtant, le gouvernement égyptien, dirigé de facto par l'armée, en attribue l'entière responsabilité aux Frères musulmans. D'après le pouvoir, ces attaques auraient fait plus de 500 morts (250 policiers, près de 190 soldats et une soixantaine de civils).