Nouvelle manifestation place Tahrir au Caire, et nouvelle affaire d'agression sexuelle. Elle concerne une jeune étudiante de 19 ans, agressée sexuellement, dimanche 8 juin, par un groupe d'hommes lors des célébrations de l'investiture du président Abdel Fattah Al-Sissi, selon une vidéo qui a fait le tour d'Internet. Sept suspects ont depuis été arrêtés. Sur les images, qui semblent avoir été filmées avec un téléphone portable, on peut voir la jeune femme quasi nue, couverte d'ecchymoses et de sang, escortée par des policiers et une ambulance. Une foule d'hommes se masse autour du convoi. Un responsable de la sécurité a authentifié lundi les images de l'agression de l'étudiante de 19 ans, confirmant que la victime avait été transférée dans un hôpital. Une enquête a été ouverte, a-t-il ajouté, en soulignant que les sept hommes arrêtés étaient soupçonnés d'être impliqués dans trois cas de harcèlement sexuel. « Agressions régulières » « Le harcèlement sexuel sur Tahrir est absolument dégueulasse. Je n'ai pas d'autre mot. Si choqué et honteux », pouvait-on lire sur Twitter, où la vidéo a été partagée de très nombreuses fois. Les militants du groupe I saw Harassment (« J'ai vu du harcèlement ») ont publié un communiqué affirmant qu'il était « honteux que les responsables de la sécurité au ministère de l'intérieur n'aient pas adopté de mesures pour empêcher de telles agressions qui sont régulières ». L'association fait état au total de cinq cas d'agression sexuelle dimanche à Tahrir, place emblématique de la révolution de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir et où les Egyptiens se rassemblent par dizaines de milliers pour manifester. Des sanctions contre le harcèlement Après la révolution de 2011, la situation a encore empiré, des femmes se faisant régulièrement attaquer durant des manifestations ou des rassemblements, notamment sur la place Tahrir. Près de cent femmes avaient été agressées sexuellement lors des quatre jours de manifestations monstres pour réclamer la destitution du président islamiste Mohamed Morsi entre la fin de juin et le début de juillet 2013, selon Human Rights Watch. Les nombreuses agressions sexuelles sur cette place avaient été médiatisées après plusieurs cas de femmes journalistes, notamment étrangères, victimes parfois de viol selon des témoignages. Selon une étude de l'Organisation des Nations unies parue en 2013, les cas d'agression et de harcèlement sexuels sont légion en Egypte, où 99 % des femmes affirment en avoir été victimes, qu'elles fussent vêtues « à l'occidentale »ou voilées. La présidence égyptienne a annoncé le 5 juin l'adoption d'une série de sanctions allant de l'amende à la prison ferme pour punir le harcèlement sexuel.