La Tribune de Genève rapporte qu'un Tunisien de 30 ans a été arrêté à Fribourg en Suisse et qu'il sera renvoyé en Tunisie. « Encagoulés et armés, trois hommes de la Brigade d'intervention genevoise assistent le 12 janvier à une audience publique du Tribunal administratif de première instance (TAPI). Une situation rarissime. Et pour cause, ils encadrent Tarek*, un Tunisien longtemps domicilié à Genève, considéré comme une menace pour la sécurité intérieure du pays, selon le Service de renseignement de la Confédération (SRC). Surveillé pendant des mois, le trentenaire entretient des liens avec la mouvance islamiste. Il a même fait allégeance au chef du groupe Etat islamique, a appris la Tribune de Genève. Au lendemain des attaques terroristes menées en France, et de l'appel de djihadistes à mener des opérations dans toute l'Europe, y compris en Suisse, ce cas paraît alarmant » rapporte le média. Le Tunisien qui avait affiché l'étendard islamiste sur un stand au marché avait attiré l'attention et fait que les autorités le suivent durant des mois. « Quatre mois plus tard, le 26 septembre, le SRC s'adresse à l'Office fédéral des migrations (ODM, rebaptisé récemment Secrétariat d'Etat aux migrations, SEM), chargé d'étudier la demande de renouvellement du permis de séjour de Tarek. Le SRC signale que cet homme «entretenait des liens avec la mouvance islamiste extrémiste et qu'il représentait une mise en danger de la sécurité intérieure de la Suisse. Il lui recommandait par conséquent de ne pas renouveler son autorisation de séjour en Suisse», résume le TAPI dans son jugement, que nous avons pu consulter » lit-on encore sur le site de la Tribune de Genève. En effet, le Tunisien aurait été condamné plusieurs fois auparavant et sera renvoyé en Tunisie : « Attiré par l'intégrisme, Tarek a aussi adopté au fil des ans un comportement violent. Condamné notamment à Neuchâtel pour lésions corporelles simples, en 2009 et 2012, et à Genève pour violence ou menace contre des fonctionnaires, en 2010, il a par ailleurs été agressé à Genève en 2013 et en garde des séquelles physiques. C'est finalement au début de cette année, lors d'un banal contrôle de titre de transport, dans un train à Fribourg, que Tarek se fait pincer par la police ferroviaire. Il est remis à la police fribourgeoise puis genevoise, le 9 janvier. A cette date, la France a basculé dans l'horreur et l'Europe renforce sa sécurité. Prenant en compte le parcours de Tarek, un officier de police émet un ordre de mise en détention administrative, en vue de son renvoi. «Le tribunal a confirmé l'ordre de mise en détention administrative à l'encontre du cité», indique le pouvoir judiciaire genevois, sans en dire davantage sur l'affaire. Le service de presse de la police ne s'exprime pas, tout comme le Département genevois de la sécurité. A notre connaissance, Tarek n'a pas fait recours, même s'il a indiqué à la police son refus de retourner dans son pays. Il doit prochainement être renvoyé en Tunisie sous haute sécurité, par vol spécial. En attendant, pour des motifs de sécurité, il n'a pas été placé au Centre de détention administrative de Frambois comme le veut la procédure habituelle, mais à Champ-Dollon, seul dans une cellule, tenu à l'écart des autres prisonniers. Le SRC comme FedPol ne s'expriment pas sur un cas particulier. De son côté, le Ministère public de la Confédération indique ne pas avoir connaissance de tels faits. Et pour cause, aucune procédure pénale n'est ouverte, selon nos informations. Décidément, ce dossier revêt un caractère bien particulier" dit la Tribune de Genève.