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Bilel Bouraoui lance sa startup AWS
Publié dans Tuniscope le 04 - 04 - 2011

Invité du jeudi de l'entrepreneur de l'Atuge du 7er Avril 2010, Bilel Bouraoui partagera son expérience sur les enjeux et les obstacles à la création d'une start up innovante. Dans cette article, Bilel relate son parcours et souhaite donner un aperçu sur sa présentation
Après une expérience de quelque années dans la région de San Francisco Bay Area en Californie pour Bilel Bouraoui (Ancien boursier de l'état tunisien, Télécom Paris 2007) et à Atlanta en Géorgie pour Walid Mnif (GeorgiaTech ) deux co-fondateurs de AWS sont rentrés en Tunisie pour y créer avec d'autres entrepreneurs tunisiens cette start up dont le lancement sur le marché tunisien est imminent et qui a une ambition régionale.
Tunis Bay Area
Il y a peu d'endroits dans le monde où des entreprises innovantes en technologie se créent chaque jour. Le premier d'entre eux est bien sûr la Silicon Valley, en Californie, terre promise des pionniers américains et dont l'extraordinaire développement a été le modèle des technoparks qui sont venus par la suite.
Hsinchu à Taiwan, Cambridge au Royaume-Uni ou encore plus proches de nous, Smart Village Park au Caire et Internet City à Dubaï. Tous sont nés des graines venues de la Silicon Valley et commencent à attirer les compétences, les leaders et les visionnaires du monde des technologies.
Tout ingénieur, tout technophile tunisien a rêvé qu'un Tunis Bay Area, une cité de verre, verrait le jour et serait peuplée d'autant de tech start up que la San Francisco Bay Area. Tout y est: le lac, la baie, les plages magnifiques, les collines abruptes qui rappellent tellement celles de San Francisco, ...avec en arrière-plan, l'arc récent de notre "Golden Gate Bridge" à nous.
Certains de nos amis rêvent par contre d'un "Chott Jerid Salt Lake Area" qui serait aussi prolifique en compétences et en entreprises innovantes... Ce rêve, nous en sommes convaincus, est celui d'une génération...la nôtre, celle de milliers de jeunes diplômés tunisiens qui croient en eux...celle des centaines d'activistes sur Internet qui à force de cliquer, taper et poster ont exhorté leur compatriotes à évincer un régime politique et qui contribuent aujourd'hui à construire un projet de société.. C'est également le rêve des pionniers de l'Internet tunisien et des fondateurs des premières start up accompagnées par des VC et des Business Angels :resto-tunisie.com, ajidoo.com, traveltodo.com, les magazines en ligne comme tunivisions.net, webmanagercenter, webedo.com, tuniscope.com, j'en passe et des meilleurs
Ce rêve n'a rien d'irréaliste. Je le crois sincèrement. Mais comment le mettre en œuvre ? "What does it take?"
What does it take to establish a new tech area?
La Tunisie d'aujourd'hui peut elle produire l'écosystème qui permettrait d'en faire un hub des dot com innovantes ? De quoi parle-t-on en fait quand on parle d'écosystème pour des dot com?D'un environnement et de partenaires. Une telle entreprise a besoin de peu d'ingrédients clés pour prendre pied et avoir des chances. Certains ajustements mineurs sont nécessaires à l'environnement entrepreneurial tunisien pour que la mayonnaise prenne. Ce n'est pas le propos de cet article de faire le bilan de toutes les mesures prises jusqu'à aujourd'hui, de la technopole El Ghazala au code d'incitation à l'investissement. Nous nous proposons seulement de partager avec vous quelques réflexions sur le contexte tunisien tel que nous l'avons expérimenté.
Un financement adéquat
Des sociétés de gestion de fonds et des SICARs offrent aujourd'hui la possibilité aux entrepreneurs tunisiens de financer des projets dot com mais des entraves liées au cadre juridique ou dues à la culture d'investissement et de management tunisienne, limitent l'efficacité des dispositifs existants. D'abord, une dot com est un investissement très particulier. Par rapport aux projets plus classiques dans l'agro-alimentaire, le tourisme, l'industrie et les services, c'est un investissement High Risk - High Return .
Des multiples de dix et de cent en des temps record (moins de cinq ans en général) sont monnaie courante dans ce secteur quand le projet réussit à atteindre ses objectifs.
Par conséquence, tel projet doit avoir accès à des moyens adaptés que la réglementation tunisienne doit intégrer sans en limiter l'utilisation comme les stocks options "par exemple. Dans la pratique, Il doit par ailleurs, , avoir accès facilement à ce qui peut être mis en œuvre pour ce type de projet . Or des dispositifs comme les obligations convertibles ne sont pas encouragés et n'arrivent pas à "entrer dans les mœurs" des investisseurs.
Sans compter l'obstacle que représentent les délais extraordinairement longs dans le traitement des dossiers qui sont particulièrement préjudiciables à ce type d'entreprises.
Une question d'écosystème
Une dot com ne peut pas réussir seule. Pour qu'elle pousse naturellement, il lui faut pouvoir s'appuyer sur un réseau de compétences et de partenaires : des agences de design et d'ergonomie, de webmarketing, des sociétés de développement etc.
En Tunisie, ce noyau-là est formé. Pour mettre en place AWS, nous nous sommes appuyés sur des partenaires qui nous ont tous impressionnés par leur attachement à la réussite de ce projet et qui ont en fait le leur. Nous nous sentons toujours très humbles devant leur détermination et leur bonne volonté , cela a toujours été un réconfort dans les moments difficiles.
L'activité intense sur Internet, celle des bloggeurs, des journaux en ligne et de la communauté des développeurs sont le noyau dur de cette communauté qui est amenée à s'agrandir.
Cet écosystème bénéficie de ces compétences mais reste un milieu de pionniers où, malgré la motivation,la qualité et respect des délais ne sont pas toujours au rendez vous.
Sur bien de sujets pointus on a peine à trouver des experts. Sur la plupart des questions nos partenaires apprennent en même temps qu'ils coopèrent avec nous.
Il nous manque à tous un facteur d'échelle : on ne peut construire de telles compétences si il n'y a pas bien plus de projets semblables qui se montent et une concentration de compétences se forme.
Ce facteur d'échelle est à la fois la finalité et le moyen. Le développement obéit à une logique non linéaire, plus il y a de start ups et plus il y a des chances qu'il s'en crée de nouvelles.
De son côté l'état doit prendre ses responsabilités pour favoriser l'émergence d'un écosystème en adoptant une stratégie audacieuse qui accompagnerait certains créneaux porteurs aux dépens de ceux qui ont montré leurs limites. Vouloir toucher à tout, se disperser entre plusieurs niche et créneau a minimisé l'impact et l'efficacité des mesures prises.
Pourquoi créer une start up et ne pas se contenter d'un job à Oracle, à Apple ou à Intel ?
Cette question s'est posée à tous les ingénieurs de la Silicon Valley dont beaucoup optent pour des startups malgré les salaires mirobolants que propose les grandes entreprises et la satisfaction de travailler pour des champions mondiaux qui font la technologie de demain.
En Tunisie, où pourtant les salaires ne sont pas mirobolants et où les opportunités de carrière sont très limitées, nos ingénieurs et managers restent beaucoup moins aventureux quand ils se risquent à créer des entreprises. On fuit le risque, on innove peu et on se contente de projets à faible potentiel.
En Californie, la réponse à cette question qui convainc tous les jours les ingénieurs de Cisco, Yahoo et Facebook de rejoindre de petites structures - s'appelle « STOCK OPTION »
A tous ceux ceux qui par leur innovation et leur dévouement font de quelques idées, des entreprises innovantes valorisées à des milliards de dollars, les stocks options permettent d'avoir une part de la richesse créée, à la mesure de leur contribution .
Les stock options est l'instrument financier qui permet de partager l'abondance sans laquelle on ne peut motiver les entrepreneurs, et on ne peut attirer les compétences pour des projets à haut potentiels.
Les stocks options consacrent la décorrélation entre l'investissement en capital des entrepreneurs et fondateurs et leurs gains en cas de réussite, une notion a encore besoin d'être justifiée auprès des investisseurs tunisiens. Ce qui explique que les entrepreneurs tunisiens optent encore pour un financement en "debt" et non pour un financement en "equity". Pourtant le crédit n'est pas une solution adaptée à la structure des projets innovants
Google ou Facebook auraient fait faillite si elles avaient été tenues par des crédits ou si leur fondateurs se diluait à chaque fois qu'ils ont levé des centaines de millions de dollars et ceci, bien avant que ces entreprises ne soient connues de nous autres tunisiens.
Continuer à y croire
Notre détermination à nous, entrepreneurs, est cependant ce qui compte le plus. L'essence de l'entrepreneuriat reste l'aventure, le défi et la passion. On perçoit cette fougue dans cette génération qui malgré les adversités rêve. Il est particulièrement émouvant pour nous, ex-expatriés, de constater que la passion qui nous animent est partagée, que notre pays a une chance grâce à ces milliers, ces millions d'hommes et de femmes qui n'ont pas cessé de rêver.
Plus que jamais, La Tunisie porte en elle un projet. Les entrepreneurs de tout bord, dans le domaine social, associatif et économique ont une place de choix dans la établissement d'un nouvel ordre. Rêvons donc et soyons entrepreneurs!


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