C'est une petite révolution, discrète mais réelle pour les femmes. On annonce l'ouverture en Grande-Bretagne, d'une mosquée, entièrement, gérée par des femmes, d'ici à 2018. Une telle initiative pourrait-elle voir le jour en France ? Les musulmanes ont-elles accès à tous les lieux de culte réservés aux fidèles de l'islam ? Chercheure en sociologie et porte-parole du collectif Les Femmes dans la Mosquée, Hanane Karimi, analyse le phénomène sur les pages du Figaro. Elle applaudit l'initiative : C'est merveilleux ! On attend notre tour avec impatience. Elle ne manque pas de rappeler qu'à Los Angeles, la première mosquée réservée aux femmes a ouvert en février 2015. Les musulmanes n'ont pas toujours le droit d'entrer dans les mosquées. Elles y ont a priori accès, mais ce n'est pas le cas partout. Pour la sociologue, « Les mosquées de commodité dans les centres-villes, par exemple, sont des surfaces très petites et, pour des raisons de fonctionnement, on en exclut les femmes. Même la grande et élégante Mosquée de Paris a décidé, en 2013, de reléguer les femmes au sous-sol. Selon Le Monde des Religions, certains fidèles s'étaient aussi plaints de la présence de femmes qualifiées de « perturbatrices » et de « bruyantes ». Un imam de la mosquée les avait même décrites comme une « tentation » qu'il valait mieux éloigner par « pudeur ». Une ségrégation qui révolte Hanane Karimi : C'est un non-sens. Les salles de prière sont faites pour prier, quel que soit le sexe du croyant. L'avantage d'une mosquée entièrement dirigée par les femmes serait « de remettre en cause la norme des espaces masculins et de faire sauter tous les cadres », selon Hanane Karimi. Pour la sociologue, il ne s'agit pas de barricader des femmes entre elles, mais bien de secouer les conservatismes.