SIGMA-Conseil, en collaboration avec la fondation- Konrad-Adenauer-Stiftung, KAS, a opté pour les besoins d'un sondage, pour un thème d'une actualité brûlante : la corruption. Les résultats ont été à la hauteur de la réalité. Le sondage effectué, au cours du mois de février 2016, sur un échantillon représentatif de 1005 Tunisiens dans les 24 gouvernorats du pays, révèle, dans sa manchette, que 78% des Tunisiens estiment que le phénomène de la corruption a augmenté après la révolution, 64% pensent qu'il a beaucoup augmenté. Pour mesurer l'ampleur de ce virus qui ronge la société, le sondage s'est attaqué à l'expérience personnelle de chacun : 27% parmi les sondés déclarent avoir été personnellement victimes, au cours de l'année précédente, d'un acte de corruption, en moyenne 3 fois par an. 91% parmi ces victimes ont déclaré qu'ils n'ont pas dénoncé cette pratique, aux autorités compétentes, alors que 53% pensent que s'ils ne l'ont pas fait, c'est parce qu'ils sont sûrs de n'être pas écoutés par les institutions concernées et que celles-ci ne réagiront pas en conséquence. Au niveau des secteurs où la corruption est la plus visible, la Douane vient en pôle position avec 63%, les partis politiques, 60%, la sécurité, 56% et les collectivités locales (municipalités...), 56%. A la question, quel visage prend la corruption ? Les sondés se prononcent à 90% pour les pots-de-vin, 71% l'associent au favoritisme, 67% au népotisme et 61% aux cadeaux en nature. Pour 54% des personnes interrogées, l'échange de services, ne peut être assimilé à la corruption.