Les propos de Khaled Chouket à la radio IFM ont fait effet boule de neige et depuis cette intervention, même les médias internationaux s'indignent. Sur la toile, certains internautes ont carrément demandé le départ de Chouket qui affirme avoir oublié ce jour là sa « casquette » de porte-parole du gouvernement. L'organisation Youth Decides a d'ailleurs déclaré que ces propos portaient atteinte à la dignité du peuple tunisien et constituaient une violation pour la mémoire de ses martyrs. « Nous réclamons la démission immédiate de Khaled Chouket » a publié, l'organisation, le 15 mars. Hier, revenant la dessus, Khaled Chouket a quasiment réitéré les mêmes propos sur le plateau de l'émission J8, à la chaîne Elhiwar Ettounsi. « J'ai dit ça dans un contexte personnel sur les ondes d'une radio à caractère humoristique et je ne parlais pas en tant que porte-parole du gouvernement » a soutenu Chouket. La question qui se pose ici est : quelle est la marge de manœuvre entre les opinions personnelles et les propos officiels quand on est porte-parole du gouvernement. Un gouvernement qui n'aurait jamais vu le jour si Ben Ali n'était pas parti ? Et Chouket de continuer qu'il n'avait aucune rancune envers le Président qui l'a pourtant exilé durant 21 ans et qu'il qualifie de « Leader » au triste destin. « Leader » que le peuple a expatrié, peuple pour lequel il n'avait aucun respect. S'emmêlant davantage les pinceaux, le porte-parole du gouvernement Habib Essid ne semble pas faire la distinction entre président et leader. Chose qui lui a vite été rappelée par les autres invités du même plateau : « Non, Ben Ali n'était pas un leader, le dernier leader de l'histoire de la Tunisie était Bourguiba ». « Ben Ali n'était même pas un dictateur, c'était un tyran » institue Samir Taieb. Pour sa défense, Chouket affirme que s'il a souhaité le retour de Ben Ali, il le voulait pour que ce dernier soit jugé ici et que l'argent pillé soit restitué.
