Bien que la réforme, qui a été approuvée par le « gouvernement Abdel Ilah Benkirane » en 2016, en ce qui concerne les pensions de retraite civiles, a pesé lourd sur les poches des fonctionnaires, mais la réforme n'a pas réussi, jusqu'à présent, à corriger les déséquilibres dont souffre la Caisse marocaine de retraite depuis des années. Le gouvernement précédent avait adopté une réforme qui comprenait plusieurs mesures pour lutter contre le déficit de ce fonds, notamment la levée progressive de l'âge de la retraite à 63 ans, et la levée des déductions mensuelles, qui sont des mesures fortement rejetées par les syndicats sans toutefois réussir à y faire front. Cette réforme approuvée par le gouvernement Abdel Ilah Benkirane n'a pas pu réduire le déficit, puisque la Banque du Maroc, dans son dernier rapport sur la stabilité financière pour l'année 2017, publié vers la fin de la semaine dernière, a indiqué que la réforme des normes qui a été achevée en 2016 concernant le système de retraite civile relevant de la Caisse marocaine de retraite, n'a pas réussi à rééquilibrer le solde global. La Banque centrale du Maroc a également souligné, dans son rapport, que cette réforme a permis d'équilibrer le niveau des prix des droits futurs des adhérents, « mais il n'a pu corriger l'équilibre global de ce système, qui est entré dans un déficit structurel depuis l'année 2015 ». Ceci arrive à un moment où l'Etat se prépare à signer un nouveau programme avec la Caisse marocaine de retraite, pour la période allant jusqu'en 2020, dans le cadre des procédures en cours pour résoudre le problème du déficit dont elle souffre et de trouver des solutions efficaces pour assurer la pérennité des systèmes gérés, à savoir les systèmes civil et militaire. La Caisse marocaine de retraite, qui gère les retraites des fonctionnaires civils et militaires, souffre d'une faible contribution du point de vue nombre de retraités bénéficiaires. Selon des chiffres officiels récents, le système de retraite civile compte environ 805 000 retraités, tandis que les contributeurs actifs atteignent seulement 967 000 individus, ce qui fait que le volume des rémunérations est supérieure au volume des cotisations. Selon les prévisions officielles, les réserves du système de la Caisse marocaine de retraite seront épuisées d'ici l'an 2027, ce qui oblige les autorités à le prendre en compte afin de passer à la deuxième phase de la réforme des systèmes de retraite, grâce à la compilation de tous les régimes de retraite du secteur public comme étape essentielle pour l'unifier et contribuer à sa durabilité. La deuxième phase de la réforme des retraites implique également l'intégration des systèmes du secteur privé dans un pôle majeur afin de fournir un système plus durable pour maintenir la continuité des retraites des milliers de Marocains qui partiront à la retraite dans les années à venir. Dans les semaines à venir, le ministère des Finances et de l'Economie devrait lancer une étude qui inclura des solutions à cet égard, dans le cadre de l'activation des recommandations du Comité national chargé de réformer les systèmes de retraite, dirigée par le Premier ministre. Rappelons qu'en Tunisie, les retraités étaient sortis dans la rue, récemment, appelant le gouvernement à ‘préserver' les pensions des retraités, tout en revendiquant les augmentations non appliquées depuis 2016.