Le Djihadsite tunisien Abou Kousay, qui vient de s'échapper de la guerre en Syrie pour retourner en Tunisie, s'est exprimé sur le sujet de la guerre civile syrienne et le rôle des tunisiens dans cette guerre, lors d'une interview parue au journal Assarih dans son édition de vendredi 22 mars 2013. Abou Koussay révèle que 2000 jeunes tunisiens, travailleurs et chômeurs, jeunes et adultes, combattent, actuellement, en Syrie avec les rebelles islamistes. Il a également estimé que 13 jeunes filles tunisiennes ont rejoint la Syrie, et elles sont actuellement dans ce pays pour faire le Djihad de Nikah qui consiste à satisfaire aux désirs sexuels des combattants de l'opposition. Celle qui les supervise n'est autre qu'une danseuse de la chaine Ghinwa portant le nom d'Oum Jaafar. Abou Kousay indique qu'il y a une ligne directe pour envoyer les Djihadistes à partir de la Libye. Ensuite, ils rejoignent les territoires syriens à travers la Turquie. C'est un voyage qu'Abou Kousay regrette, surtout, après avoir découvert que les tunisiens sont maltraités et exploités pour renverser le régime syrien. Par conséquent, le combattant tunisien a pris la décision de s'échapper. C'est un témoignage qui doit être pris en considération par ceux qui prêchent l'unité entre les pays arabo-musulmans en vue de justifier la participation des combattants étrangers dans des guerres civiles, et ceux qui croient à leurs Fatwas. En fait, on remarque que même si les combattants multinationaux de l'opposition, qui se dit syrienne, sont réunis par un sentiment de nationalisme sunnite et anti-chiite, il semble que le sentiment de l'appartenance à une patrie est toujours présent dans leurs esprits, aux moins dans les esprits des combattants syriens et orientaux qui se méfient de leurs « frères » maghrébins. Depuis quelques semaines, Ali Karbousi, un journaliste tunisien, qui était en Syrie, a déclaré que les cadavres des combattants non-syriens, notamment des combattants libyens et tunisiens, sont souvent brulés. Il donne l'exemple d'un incident qui a eu lieu à Homs, où 140 tunisiens et libyens ont été brûlés vifs, et ensuite, ils ont été représentés, dans les médias, comme des civils tués par le régime syrien. « Les tunisiens sont des chair à canon », a-t-il avoué à la chaîne Al-Watanya. Les blessés tunisiens et libyens ne sont pas soignés, et parfois ils sont tués pour que le régime ne les prenne pas en otage. Ce témoignage a été confirmé par un combattant libyen qui s'est échappé de la guerre civile syrienne. Bref, la fraternité entre les deux continents a ses limites. Des radios tunisiennes ont affirmé que le Djihadiste handicapé, Hamza Ben Rejab, est rentré en Tunisie, traumatisé par ce qu'il a vu en Syrie. Hamza Ben Rejab croyait aller à la terre du Djihad. Mais, comme d'autres combattants tunisiens et maghrébins, il a rencontré une réalité différente. D'autre part, Al-Qaeda au Maghreb Islamique semble être consciente de la situation. Le mouvement a appelé, dans un communiqué, au Djihad dans les pays du Maghreb contre la France et les laïcs. Mohamed Idris Chaieb, représentant du courant salafiste Djihadiste en Tunisie, a confié à Assabah News que la Fatwa sera obéie. Le soir du 21 mars 2013, un autre Djihadiste tunisien, s'est dit, lors d'une émission télévisée, prêt à faire le Djihad en Tunisie si les « infidèles » (laïcs) remportent les prochaines élections. Mohamed Idris Chaieb a précisé que les cheikhs d'Al-Qaeda ont remarqué la mobilisation massive des jeunes tunisiens et maghrébins pour rejoindre la guerre en Syrie. De crainte que les pays du Maghreb soient fragilisés devant l'attaque occidentale, ils ont insisté que ces jeunes doivent faire le Djihad dans leurs propres pays, selon Mohamed Idris Chaieb.