Dans une interminable course de fond, le projet de Constitution en Tunisie, dévoilé vers la fin du mois d'avril dernier, continue à susciter la controverse entre les différentes composantes de la société, particulièrement sur certains points liés aux libertés individuelles, sur lesquelles il est considéré comme étant en recul par rapport à la précédente constitution de 1959. Selon certains des experts qui ont été désignés récemment par l'ANC pour relire et aider à la rédaction de son contenu, le brouillon ne fait aucune référence à la souveraineté de la nation, ni à la liberté de conscience comme c'était le cas dans le précédent texte. Pour d'autres, ce troisième brouillon possède différents points positifs qui ont été relevés par les experts en droit constitutionnel, lors d'une conférence autour du thème « lecture du projet de la constitution ». Mais il faut le reconnaître, cette version déplait à plus d'un. Pour Iyadh Ben Achour, le troisième brouillon de la constitution ne respecte pas les droits et libertés. Il appuie, plutôt, la constitution d'un califat et la suppression de l'Etat civil. Selon lui, ce brouillon n'a pas respecté la liberté de la conscience, base de toutes les libertés. De son côté, Hafidha chkir, a souligné que la nouvelle version de la constitution n'a pas respecté les droits de la femme, et a plutôt mis en valeur l'inégalité entre l'homme et la femme. Slim Loghmani a souligné que les textes de la constitution représentent beaucoup de contradictions. Le préambule, quant à lui, manque d'équilibre, a-t-il ajouté. Pour Sadok Belaid, les autorités tunisiennes essayent de gagner du temps afin d'installer le califat, comme l'avait promis l'ex chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Ce brouillon ne garantit pas l'indépendance de la magistrature aussi bien que son prédécesseur, a reconnu le professeur Mohamed Salah Ben Aïssa. Quant à Haykel Mahfoudh, ce brouillon de constitution ne permettait pas l'existence d'une police républicaine. Le deuxième brouillon de la constitution était mieux que le troisième sur le plan sécuritaire.