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Chronique: Jihadisme et terrorisme
Publié dans Tunivisions le 04 - 09 - 2013

Le gouvernement issu des élections du 23 octobre 2011 n'a pas agi en temps réel pour que les «enfants spirituels» d'une tendance politique majoritaire dans la troïka ne se perdent pas dans la nature après avoir commis des crimes. Mais, il vaut mieux tard que jamais. Le 27 août dernier, le mouvement «Ansar Al-Chariâ» a été classé officiellement comme «organisation terroriste». Les arrestations des membres appartenant à ce mouvement ont commencé. Dans un communiqué publié le 3 septembre courant, le mouvement «Ansar Al-Chariâ» parle de «guerre d'existence» tout en soulignant l'«attachement à la règle du jihad annoncé dès le premier jour.» Dans une logique tout à fait extrémiste et maximaliste, il est dit, dans le même communiqué, qu'il n'y a pas de «honte de réitérer à voix haute» l'adhésion au jihadisme.
Depuis l'agression de l'ambassade américaine et l'école américaine à Tunis par des islamistes extrémistes, de nombreux évènements qui portent la signature des extrémistes ont interpellé les Tunisiens qui ne se retrouvent pas dans les travestissements du «niqab» et du «kamis». Dans le débat public et les articles de presse, on commence à mesurer la peur des citoyens de voir le pays sombrer dans le scénario algérien des années 1990. Car les islamistes extrémistes dont le mouvement «Ansar Al-Chariâ», ne cachent pas leur objectif : «faire mûrir les conditions favorables à l'émergence d'un ordre islamique pur et dur». Tout le monde a senti d'un coup la fragilité de la société devant un extrémisme dangereusement meurtrier, méprisant la valeur de la vie humaine au point que les auteurs des actes terroristes meurent au cri intérieur de «Vive la mort !» et au cri extérieur «Allah est grand» ! Tout le monde sait bien qu'il faut trouver la réponse adéquate à cette menace qui pèse sur la Tunisie. Ceux qui se réclament des droits de l'homme crient haut et fort que toute mesure anti-terroriste, prise par quelle qu'autorité que ce soit, doit être proportionnelle aux exigences de la situation et doit respecter, en droit et en fait, les droits des personnes en vertu du droit international des droits de l'homme. Dilemme cornélien, disent certains.
Dans une démarche de perversion des valeurs fondamentales de l'Islam, les gourous du mouvement «Ansar Al-Chariâ » travestissent la signification originelle du terme «jihad». Toutes les interprétations rationalistes du mot « jihad» sont unanimes pour dire que «le grand jihad » est la lutte livrée par l'homme croyant contre sa « propre faiblesse », sa « petitesse », ses « instincts », ses « possessions », ses «obsessions» dans une perspective de spiritualité saine et de maîtrise de soi. «Il n'y a que le petit « djihad» qui est une guerre au sens réel du mot, mais une guerre défensive. Tout récemment, un anthropologue algérien, excellent connaisseur du Coran, affirme que l'Islam est aujourd'hui «agressé» par l'extrémisme religieux, qui est l'ennemi de l'humanité tout entière, et donc, et en premier lieu du monde musulman puisque celui-ci en constitue une part indivisible.
Selon les données fournies aux médias par le Ministère de l'intérieur, le mouvement «Ansar Al-Chariâ» est l'incarnation d'une nouvelle déclinaison du terrorisme qui se meut et s'intègre dans l'«Internationale terroriste» d'Al-Qaïda. La guerre contre ce type de terrorisme n'est pas exclusivement «sécuritaire-militaire». Elle se mène, également, sur le terrain financier et surtout sur le terrain politique et économique, à commencer par mettre fin à la politisation des mosquées, l'embrigadement des jeunes et le lavage de leur cerveau, le contrôle strict des ressources financières des associations, la lutte contre la pauvreté et la précarité, les choix économiques qui permettent un développement national équitable.
La condamnation ferme et absolue du terrorisme comme l'affirmation d'une totale solidarité avec ses victimes, ne peut être synonyme de simplisme du genre « combat du bien contre le mal ». Pour être efficace, tout effort politique anti-terroriste engageant l'Etat et la société civile doit partir d'une analyse concrète de ce à quoi le pays a à faire réellement. Il y a un certain nombre de questions qui ne sont en rien théoriques. De quelle organisation s'agit-il lorsqu'on parle du mouvement «Ansar Al-Chariâ» ? Quelle est sa place dans la configuration actuelle de l'Islam politique ? Est-il un mouvement uniforme ou multiple ? Quelle est son idéologie ? S'agit-il d'un problème ponctuel ou risque-t-il d'être durable ? S'il est durable, comment s'alimente-t-il, se finance-t-il ? Qui le soutient à l'extérieur de la Tunisie ? Ce n'est en rien «blanchir» le terrorisme que d'en saisir les racines objectives, de comprendre qu'il pousse sur un terreau fait de haines, de frustrations, de marginalisations sociales et de discours religieux dans les mosquées et médiatiques vantant le « jihad» et le jihadisme. C'est-à-dire l'appel au meurtre. Voilà des questions fondamentales qu'il faut cesser d'esquiver si l'on veut réellement éradiquer le terrorisme qui défie la communauté nationale, viole les simples valeurs humanistes, hypothèque la sécurité nationale et, par conséquent, tout effort de développement.


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