Alors que nous sommes à deux doigts de la ligne d'arrivée du processus de transition démocratique, nous constatons que des parties sont en train, depuis mercredi, d'envenimer les choses et faire monter la tension pour nous entraîner dans un chaos qui nous ramènera au ‘'point de départ'', sachant que la violence commence à se faire sentir dans le Sud tunisien qui semble être actuellement manipulé. C'est d'ailleurs ce qui explique que des composantes de la société civile à Médenine aient observé, dans la matinée du jeudi 27 novembre 2014, une protestation contre les dernières déclarations du candidat de Nidaa Tounes à la présidentielle, Béji Caïd Essebssi, reprochant à ce dernier d'avoir annoncé que les électeurs de Moncef Marzouki sont les islamistes, les extrémistes et les salafistes. Dans ce contexte, l'ancien Chef du gouvernement de la Troïka et ex-secrétaire général du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali, a réagi à sa manière et publié aujourd'hui un post sur sa page officielle Facebook, dans lequel il a indiqué ne pas pouvoir se taire quant à une déclaration faite par Béji Caïd Essebsi dans une radio étrangère, jugée dangereuse venant d'un candidat se présentant à la présidence de la république. Jebali, a cité dans son post des déclarations attribuées à BCE et incitant à la division du peuple en "partie islamiste, extrémiste, djihadiste" et une autre "démocratique". De son côté, le mouvement Ennahdha a appelé, dans un communiqué rendu public hier, chaque directeur de campagne des deux candidats à appaiser la situation avec des discours non provocateurs, tout en félicitant les deux candidats du 2ème tour, appelant également le peuple tunisien à demeurer loin des provocations et des tiraillements sans s'éjecter les accusations. Ennahdha a également averti contre l'idée de diviser le peuple tunisien sous des prétextes ''politiques, régionaux, ou culturels''. Toujours dans le même contexte, la candidate au 1er tour de la présidentielle, Kalthoum Kannou, invitée aujourd'hui dans Malla Nhar, a révélé qu'elle est très inquiète face à l'escalade du discours des deux candidats au deuxième tour de l'élection présidentielle, et a lancé un appel pour une pétition contre la division des Tunisiens (voir Vidéo). Des appels à manifester semblent avoir été relayés sur des pages des réseaux sociaux et ceci ne peut être que ‘'criminel''. Et face à cette situation, la direction de la campagne électorale du président sortant, Moncef Marzouki, a annoncé, dans un communiqué rendu public jeudi 27 novembre 2014, qu'aucun appel à la manifestation n'a été lancé dans aucune région de la République Tunisienne. Les tunisiens doivent comprendre finalement qu'ils n'ont plus qu'un seul chemin à prendre, celui d'atteindre et participer massivement au 2ème tour des élections présidentielles, et ne pas tomber dans le piège des provocations qui ne feront que diviser le Peuple. Notre pays a trop souffert, il est trop meurtri, il est endetté jusqu'au cou, il n'a point de ressources, il n'y a pas d'emplois pour les chômeurs et diplômés, nos travailleurs ‘'ne travaillent plus'', nos usines peinent et beaucoup ont fermé ou fait faillite, le dinar n'a plus de ‘'valeur'', la cherté de vie menace le ‘'quotidien'' des citoyens, le terrorisme tue nos vaillants soldats et agents de sécurité et menace notre stabilité, nous ne sommes plus capables de nous débarrasser de nos ordures, et maintenant on nous pousse à nous détester (sudistes, nordistes, centristes)…où allons-nous ? Photo de Houcine Bouslahi