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Sous le poids de cette présidentielle, la Tunisie risque de se briser !
Publié dans Business News le 27 - 11 - 2014

La campagne présidentielle est arrivée à un point inouï en termes de violence verbale. La tension atteint son paroxysme et les menaces se font réelles sur la stabilité de la Tunisie. Aujourd'hui, 27 novembre, des manifestations ont éclaté à Médenine pour s'indigner contre des propos prêtés à Béji Caïd Essebsi. De l'autre côté, l'utilisation du mot « Taghout » par Moncef Marzouki a déclenché un véritable tollé. Retour sur une campagne dont la violence n'a d'égal que le danger.
Nous sommes dans un bureau de vote du nord de la capitale lors du premier tour de la présidentielle. Dans ce bureau étaient présents les observateurs de trois des candidats, Moncef Marzouki, Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami. D'après le témoignage de l'un des observateurs de la société civile, également présent, jamais on n'avait autant ri un jour d'élection ! Tout s'est tellement bien passé que les trois observateurs ont passé la journée à se taquiner, chacun à propos de son candidat, le tout dans une totale bonne humeur. La fille ainée de l'un des observateurs leur apportait périodiquement du thé et on sirotait sa tasse entre deux éclats de rire. Voilà comment les élections se sont passé au niveau de la population. Pourtant, à en croire les politiciens des deux bords, on est au bord d'une guerre civile entre les sympathisants de Moncef Marzouki et ceux de Béji Caïd Essebsi !
Une vague de manifestations a débuté le jeudi 27 novembre 2014 à Médenine en protestation contre certains propos de Béji Caïd Essebsi qui aurait dénigré les habitants du sud de la Tunisie. La suite devrait se passer à Sfax, Gafsa et Djerba. Il est vrai que c'est une déclaration susceptible d'être interprétée de plusieurs manières et l'équipe de campagne de Moncef Marzouki, ainsi que ses sympathisants, en ont bien profité. Plusieurs d'entre eux ont appelé à la tenue de rassemblements populaires, de marches et de manifestations pour protester contre les propos du chef de Nidaa Tounes. Ces manifestations, même si leur motivation est claire, représentent les derniers développements d'une montée en tension de la campagne présidentielle. Les chefs du CPR font feu de tout bois dans l'objectif de s'attribuer le plus d'électeurs possible en diabolisant l'adversaire.
Une autre personne n'a pas hésité à jeter de l'huile sur le feu en se fendant d'un communiqué pour le moins tranché. Hamadi Jebali, ex-chef du gouvernement a déclaré qu'un « candidat qui divise son peuple ne mérite pas d'être président ». M. Jebali invite Béji Caïd Essebsi à « présenter des excuses au peuple tunisien et à se conformer à la Constitution ». C'est assez cocasse de la part d'un ex-chef du gouvernement dont le ministre de l'Intérieur avait autorisé l'utilisation de chevrotine à Siliana et qui avait juré qu'il démissionnerait avant le gouverneur de la région ! Mais là n'est pas le propos.
La campagne présidentielle, surtout dans son deuxième tour, a été l'occasion pour certains de cristalliser leur haine vers l'autre camp. L'appui d'Ennahdha à Moncef Marzouki a permis à ce dernier de prendre une dimension qui le dépasse largement. Rappelons que ceux, parmi les sympathisants du CPR, qui se soucient aujourd'hui de l'unité du pays, passent sous silence les dires de leur candidat. En effet, Moncef Marzouki n'a pas hésité à emprunter un mot au vocabulaire terroriste pour qualifier ses adversaires en les traitant de « Taghout ». Les membres du CPR ont essayé de masquer ce mot en faisant référence à la langue arabe et en faisant comprendre que Moncef Marzouki utilise un vocabulaire léché. Si cela avait été vrai, pourquoi Moncef Marzouki a-t-il choisi un terme aussi polémique, puisqu'il est tellement érudit en langue arabe ?
Béji Caïd Essebsi et son parti ont décidé de nommer Fadhel Ben Omrane, élu Nidaa Tounes à Kébili, en tant que président du bloc du parti à la prochaine assemblée nationale délivrant ainsi un message fort à l'adresse des Tunisiens vivant au sud du pays. Par ailleurs, le parti Ennahdha a rendu public un communiqué le 27 novembre dans lequel il appelle les candidats, leurs équipes et leurs sympathisants à plus de retenue dans les discours et à éviter de diviser les Tunisiens sur des bases régionales ou intellectuelles.
Auparavant, on a reproché à Béji Caïd Essebsi d'avoir divisé le peuple en déclarant que les soutiens de Moncef Marzouki étaient composés de terroristes et de jihadistes. Les sympathisants de Béji Caïd Essebsi ont interprété cette déclaration comme faisant référence aux soutiens politiques de Moncef Marzouki qui, il est vrai, renferment des organisations comme les LPR ou le parti fondamentaliste Ettahrir.
Quant aux adversaires de Béji Caïd Essebsi, ils n'ont pas hésité à exploiter cette déclaration pour créer un amalgame entre les soutiens de Marzouki et son électorat. Par conséquent, ils ont fait dire à BCE qu'il visait plus d'un million de personnes à travers ses dires. Une campagne a été initiée parmi les partisans de Marzouki sous le signe : « je soutiens Marzouki même s'ils disent que je suis un terroriste ».
Ces pratiques, particulièrement venant du camp Marzouki, ont permis de démocratiser un vocabulaire dangereux traitant du terrorisme aussi bien par la dénomination que par l'emprunt de mots du vocabulaire terroriste. Elles ont aussi ouvert grandes les portes de la division et de la discorde entre les Tunisiens, ce qui représente un réel danger pour la construction future du pays quel que soit l'identité de celui qui se trouvera à sa tête. L'heure aujourd'hui est à l'apaisement et les politiciens tunisiens gagneraient à recentrer le discours autour des perspectives d'avenir, des programmes et des intentions qu'ils ont pour la Tunisie.
La Banque centrale de Tunisie a émis un rapport aujourd'hui, 27 novembre 2014, concernant la situation économique de la Tunisie. On y constate la détérioration continue du déficit commercial ainsi que la baisse de la production tunisienne. Pas sûr que les tergiversations violentes et les soubresauts identitaires de cette campagne présidentielle aident à améliorer l'image de la Tunisie, et par delà, la situation économique tunisienne.
Aujourd'hui, Mohsen Marzouk, chef de la campagne du candidat de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, et Tarek Kahlaoui, l'un des plus fervents soutiens de Moncef Marzouki, étaient ensemble sur le plateau de Midi Show. D'après Haythem El Mekki présent sur place, les deux leaders se sont salués cordialement et se sont échangés quelques mots en riant. Hier, sur le plateau de Nessma, Samir Taïeb, en face de Slim Ben Hmidène et en présence de Lazher Akermi, a tenu à préciser qu'on se quittait bons amis à la fin des plateaux télévisés. « C'est vrai que les débats peuvent être tendus car on ne partage pas la même vision ni le même avis, mais cela n'empêche pas qu'on se salue, qu'on se parle et qu'on soit amis ! » avait-il déclaré.


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