Le président de la République, Béji Caïed Essebssi, a accordé une interview exclusive à la chaîne Al Wataniya 1, dans la soirée du mardi 10 Février 2015, au cours de laquelle il est revenu sur plusieurs sujets importants, dont les derniers évènements de Dhehiba et Ben Guerdane. BCE, était apparu ‘'affecté'' par ces mouvement protestataires, soulignant qu'ils n'avaient pas lieu d'être surtout que le gouvernement de Habib Essid n'a pris le relais à celui de Mehdi Jomâa que vendredi dernier. Il a indiqué qu'il est conscient des revendications des habitants, mais qu'il ne préfère pas l'usage de la force, exprimant encore une fois son regret suite au débordement dans la région de Dhehiba en particulier. L'absence de dialogue est derrière ce débordement, a-t-il estimé, ajoutant qu'il était possible d'éviter cette situation si toutes les parties prenantes avaient eu le temps d'examiner le programme du gouvernement. Revenant sur la taxe de 30 dinars, Essebsi a rappelé que son parti, Nidaa Tounes, avait déjà prévu dans son programme électoral la suppression de ladite imposition appliquée à la sortie de la Tunisie, et a affirmé qu'elle sera effectivement supprimée par le nouveau gouvernement. Par ailleurs, le président de la République a jugé que le Dialogue national a encore un rôle important ‘'surtout avec les dangers qui guettent le gouvernement'', a-t-il indiqué. Béji Caïd Essebsi, a fait remarquer que le temps est venu pour dépasser les manifestations et passer aux négociations avec les autorités qui sont à l'écoute des réclamations de la population, d'autant plus que le gouvernement Essid s'est engagé à impliquer toutes les régions déshéritées dans le circuit économique. Néanmoins, cela nécessite du temps et un rythme évolutif et non pas une baguette magique, a-t-il expliqué encore, assurant que les événements survenus à Dhehiba sont un indice pour le gouvernement, lequel se doit d'accélérer le rythme des réformes. Questionné sur la participation du mouvement Ennahdha au gouvernement Essid, Béji Caïd Essebsi a indiqué que c'était une bonne décision, car le gouvernement devait bénéficier d'une majorité à l'ARP pour sortir de la crise, et il n'y aurait pas eu de majorité sans passer par le mouvement Ennahdha. Pour ce qui est du dossier des assassinats des martyrs Chokri Belaïd et Haj Mohamed Brahmi, le président de la République a déclaré qu'il s'est engagé lui-même à dévoiler toute la vérité sur ces deux assassinats, affirmant qu'il s'agit d'un engagement personnel. Il a ajouté qu'il n'aura aucune compassion avec les accusés dans cette affaire.