Jalloul Ayed, ce banquier, homme politique, compositeur et ex ministre tunisien des Finances au sein du gouvernement Mohamed Ghannouchi, n'a pas eu toutes les chances de son côté pour remporter le poste de PDG de la Banque Africaine de Développement, le jeudi 28 Mai 2015, lors de l'Assemblée annuelle qui s'est déroulée à Abidjan, en Côte d'Ivoire. A-t-il eu l'appui et le soutien nécessaires à son élection, ou bien a-t-il espéré un soutien qui n'est pas venu au bon moment ? En tous cas, tout laisse croire qu'il a été lâché par quelques pays membres, et il semble d'ailleurs que l'Algérie et la Libye n'ont pas voté pour. Mais en revenant un peu en arrière, on constate tout de même que depuis sa création en 1964 jusqu'à ce jour, la BAD fût présidée par 7 PDG représentant les pays suivants Soudan, Tunisie, Ghana, Zambie, Sénégal, Maroc, Rwanda, et qui sont : -Mamoun Beheiry (Soudan), PDG de 1964 à 1970 -Abdelwahab Labidi (Tunisie), PDG de 1970 à 1976 -Kwame Donkor Fordwor (Ghana), PDG de 1976 à 1980 -Willa Mung'Omba (Zambie), PDG de 1980 à 1985 -Babacar N'diaye (Sénégal), PDG de 1985 à 1995 -Omar Kabbaj (Maroc), PDG de 1995 à 2005 -Donald Kaberuka (Rwanda), PDG de 2005 à 2015. Au jour d'aujourd'hui, nous retrouvons un Nigérian venu remplacer le dynamique Rwandais Donald Kaberuka en tant que 8e président, à savoir Akinwumi A. Adesina, ministre nigérian de l'Agriculture et du Développement rural. Nous comprenons donc que le ‘'jeu du vote'' fait foi à une stratégie géopolitique africaine qui laisse croire également que les 54 pays membres régionaux ont tous le droit d'accéder à la hiérarchie suprême de cette importante institution financière africaine, sachant que seulement 8 d'entre eux (sur 54) ont présidé la BAD. Ceci dit, la Tunisie qui avait eu la chance de présider la BAD de 1970 à 1976, ne pouvait espérer obtenir le poste de PDG pour un candidat tunisien avant des décennies encore, surtout que la situation actuelle du pays qu'il représente ne pouvait jouer en sa faveur. C'est ce qui aurait fait échouer, à mon avis, la candidature de M. Jalloul Ayed qui s'en remettra facilement.