L'initiative du président de la République portant sur le projet de réconciliation économique a suscité des réactions diverses, de l'approbation différemment justifiée au refus parfois d'obstination et d'animosité gratuite. Pourtant, l'important est sans doute de discuter toutes les propositions qui ouvriraient des horizons propices à une reprise du développement dans le pays, sur un fond de concorde sociale et de citoyenneté solidaire. Sans doute est-ce dans cette perspective que, moins pour répondre aux voix d'opposition systématique que pour mieux éclairer la perception des citoyens, les collaborateurs du président se déploient dans une sorte de campagne de sensibilisation et d'explication, pour donner à la proposition présidentielle une assise aussi démocratique que possible. A ce titre, Ridha Belhaj, le chef du cabinet présidentiel, a expliqué aujourd'hui sur les ondes de Shems FM, que le projet de réconciliation économique, ne s'applique pas aux personnes concernées par le décret de confiscation et que les personnes qui sont poursuivies en justice et suspectés de corruption, peuvent présenter une demande de réconciliation auprès de la commission concernée. De toute façon, dit le Chef du cabinet présidentiel, tous les dossiers seront étudiés et il y aura une récupération de l'argent volé, par les caisses de l'Etat, sur la base d'un calcul des bénéfices, à raison de 5% par an. R. Belhaj n'a pas manqué de souligner, par ailleurs, que ce projet de réconciliation économique ne concerne pas les personnes impliquées dans des crimes politiques et des affaires de torture.