Pour le remaniement ministériel attendu depuis plusieurs mois et annoncé dans la soirée du mercredi 6 Janvier 2016, on peut dire que les ‘jeux sont faits', et que bon gré mal gré, certains membres du 1er gouvernement de Habib Essid ont été écartés du second. Nous revenons aujourd'hui sur 4 cas précis, à savoir l'ex ministre de l'Intérieur, Mohamed Najem Gharsalli, l'ex ministre des Affaires étrangères, Taïeb Baccouche, l'ex ministre des Affaires religieuses, Cheikh Othmane Battikh, et Mme Latifa Lakhdhar, ministre de la Culture. Mohamed Najem Gharsalli Personne ne peut contester l'excellent travail effectué par lui à la tête du ministère de l'Intérieur et les nombreuses opérations antiterroristes menées avec succès durant son mandat. Son écartement a été mal digéré par le bloc de Nidaa Tounes à l'ARP, qui a exprimé son refus du remplacement de Mohamed Najem Gharsalli par Hédi Mejdoub, selon Hatem Ferjani qui a parlé au nom de tous les députés du Nidaa, dénonçant également l'absence d'un ministère chargé des affaires des tunisiens à l'étranger. Néanmoins, de sources dignes de foi et proches de la Kasbah, on apprend qu'il a été proposé à l'ancien ministre de l'intérieur un poste d'ambassadeur à Rabat (Maroc), et que Najem Gharsalli aurait accepté. Taïeb Baccouche Il s'agit là d'un écartement de ‘poids', dans le tumulte du conflit irano-saoudien et la polémique suscitée par le communiqué de la diplomatie tunisienne quant à cette affaire. Alors de deux choses l'une, soit Taieb Baccouche, qui aurait refusé la proposition qui lui aurait été faite d'occuper un autre ministère, serait pressenti pour s'occuper de nouveau du parti de Nidaa Tounes, soit d'être pressenti pour prendre en charge le secrétariat général de l'Union du Maghreb Arabe, à Rabat, et remplacer ainsi son compatriote à ce poste, l'ancien ministre tunisien des Affaires étrangères, Habib Ben Yahia. Cheikh Othmane Battikh Son écartement du ministère des Affaires religieuses et son remplacement par Mohamed Khelil, diplômé en droit et en philosophie de la Faculté de Théologie et de la Faculté de Droit de Tunis, et détenteur d'un DEA en Etudes Islamiques et un Doctorat d'Université en Langue et Littérature Arabes, est compréhensible. Il ne faut pas oublier les plusieurs entraves qu'il aurait rencontrées durant son mandat, dont l'affaire des imams relevés de leur fonction, l'affaire de la mosquée Lakhmi, les problèmes rencontrés par les pèlerins tunisiens à la Mecque, etc… Toutefois, sa mise à la touche va probablement précipiter le départ du Mufti de la République actuel, Hamda Saïed, pour 'reprendre' sa place dans les prochains jours. Latifa Lakhdhar Le remplacement de Latifa Lakhdhar par Sonia Mbarek, a une autre explication, puisque l'ex ministre de la Culture devrait être nommée incessamment en tant que ‘Représentante de la Tunisie auprès de l'Unesco', et qu'elle avait elle-même demandé à être écartée du nouveau gouvernement. Nous reviendrons sur d'autres figures n'ayant pas fait partie du 2ème gouvernement de Habib Essid.