Comme on n'a jamais cessé de le répéter partout dans le monde, il suffit d'une étincelle pour que ça dégénère, et si la colère n'est pas vite cernée, on aura du mal à calmer les nerfs des ‘poches vides et cœurs enflés'. Le mouvement protestataire auquel nous assistons depuis trois jours, est une sorte de ‘clignotant orange' qu'il ne faut pas négliger, car le fâcheux accident survenu à un jeune homme à Kasserine (la chute accidentelle du défunt Ridha Yahyaoui – Allah Yarhmou), lésé dans son droit au travail par un ‘je ne sais qui', comme beaucoup d'autres chômeurs diplômés, a poussé certains citoyens à manifester et à extérioriser leur colère à Kasserine, pour que la contagion se propage aussitôt à d'autres régions du gouvernorat, telles que Thala, Feriana, Majel Bel Abbes, Sebiba, Foussana… On a constaté également aujourd'hui, que par solidarité à ce qui se passe à Kasserine, d'autres manifestations de soutien ont été organisées ailleurs, comme à Meknassi (Sidi Bouzid), à El Fahs (Zaghouan), à Tozeur, à Gafsa, à Siliana, à Sousse. Seulement voilà, pour calmer les nerfs de ces gens, cela ne peut se faire qu'avec des décisions concrètes, courageuses et immédiates, car après 5 ans d'attente on n'a plus le droit de leur demander d'attendre encore plus longtemps, alors que le gouvernement avait accordé déja des augmentations aux fonctionnaires, et pas plus tard qu'hier, des augmentations aux travailleurs du secteur privé.