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Relancer la dynamique de développement régional
Tribune
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 10 - 2011


Par Fathi ENNAIFER
Une des priorités annoncées, à juste titre, par le gouvernement provisoire après la révolution, est de promouvoir le développement régional, répondant ainsi directement à l'un des messages de la révolution, dont l'étincelle était partie de régions sous-équipées, où le chômage atteint de fortes proportions.
Le soutien manifesté par Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre française de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, va d'ailleurs dans le même sens.
Le bouillonnement constaté autour de la question s'est illustré par une grande diversité d'idées et de points de vue, chose toujours enrichissante en soi. Cependant, il laisse aussi dégager de profondes divergences dans les concepts et les méthodes pressenties, chose que je considère gênante.
Les régions ignorées: constat d'échec de l'aménagement du territoire
Relation fondamentale entre développement régional et aménagement du territoire
Si une telle orientation fait l'unanimité, les intentions d'action exprimées semblent relever d'une démarche qui ne me convainc pas : «Il suffirait de quelques réunions dans les régions» pour collecter des suggestions et passer à l'action.
Mettons de côté le fait que cela a été accueilli avec une certaine réserve parce que venant d'un ministre s'annonçant alors candidat potentiel aux élections présidentielles, certains y voyant le risque qu'il se retrouve, de fait, en train de battre campagne.
Aussi, et sans disconvenir de l'utilité de ces réunions, pouvant servir de cadre pédagogique d'opportunité, cette démarche semble faire table rase des études et programmes existants, et ne s'embarrasse pas davantage de savoir si les actions à proposer seront cohérentes.
Les assises du développement régional récemment organisées (les 29 et 30 septembre 2011) donnent d'ailleurs une impression encore plus forte qu'on est en train de réinventer la roue.
La plupart des présentations introductives, préparées par des universitaires dont le mérite est loin d'être en cause, m'ont paru, ainsi qu'à quelques professionnels qui pratiquent depuis quelques décennies, bien éloignées des préoccupations vécues.
Nous conviendrons que l'aménagement du territoire consiste à agir sur les éléments structurants de l'organisation de l'espace, de façon à répondre aux finalités du développement économique et social tout en garantissant la préservation des ressources et la protection du milieu.
La définition donnée dans le «Larousse 2010» n'en est d'ailleurs pas loin du tout :
«L'aménagement du territoire est une politique consistant à rechercher la meilleure répartition géographique des activités économiques en fonction des ressources naturelles et humaines»
Dès lors, il me paraît difficile de positionner le développement régional en dehors des stratégies d'aménagement du territoire. Elles doivent même en être une expression fondamentale.
L'aménagement du territoire : un processus
Concevoir une stratégie d'aménagement du territoire est une démarche de planification qui procède en général selon un processus en trois étapes :
- Conduite d'investigations sur le terrain, associant fortement les populations pour connaître leurs conditions de vie, et prendre en compte leurs désirs, mais également tous acteurs sectoriels ou territoriaux intervenant dans le territoire envisagé ; cette phase est généralement clôturée par la production d'un «livre blanc» qui, après avoir dressé et analysé l'état des lieux, établit un diagnostic mettant en relief les potentialités et les contraintes ;
- Fixation d'objectifs et d'orientations souhaitables de développement à long terme en fonction des contraintes et des enjeux ;
- Préconisation de programmes d'actions visant à favoriser l'atteinte des orientations fixées, y compris la mise en place d'outils de mise en œuvre, de suivi et d'évaluation.
Mais voyons plus concrètement comment s'expriment de telles mesures et actions, et en quoi il revient à l'Etat de les mettre en œuvre bien qu'on sache dès le début qu'elles sont appelées à servir le développement local.
Tout d'abord, un projet économique, mis en œuvre par les individus ou les entreprises, doit, pour être rentable, trouver la bonne taille, choisir son marché, et trouver toutes facilités logistiques d'équipement, de financement, de maintenance et de commercialisation qui lui permettront de ne pas être trop coûteux, en bref d'être performant. Cela implique deux types d'actions structurantes :
- Le développement des grandes infrastructures permettant de desservir valablement la région, de la relier aux autres régions et d'ouvrir l'accès aux marchés des grandes agglomérations mais également aux marchés internationaux (routes, réseau ferroviaire, télécommunications, ports, aéroports, ouvrages hydrauliques…)‑;
- Le développement de l'armature urbaine compte tenu du rôle moteur des villes dans le développement économique d'une région, rôle qui s'exerce concrètement par des fonctions rendues par les différents pôles (urbains ou ruraux) pour offrir, en complémentarité, toutes les commodités et tous les services dont les activités économiques auront besoin pour assurer leur exploitation. Cela inclut l'aménagement de ces pôles en infrastructures et équipements, la facilitation des conditions de logement, et tous services communautaires.
Une autre catégorie d'actions pour mettre en œuvre une stratégie d'aménagement du territoire vise à préparer les conditions de sa faisabilité. De telles mesures, dites d'accompagnement, peuvent être d'ordre législatif ou réglementaire, d'ordre financier ou d'ordre institutionnel (appui, renforcement ou création d'institutions …) ou autres. Nous verrons comment, même en se plaçant au niveau local, l'appui de l'Etat à ce processus reste essentiel.
Il apparaît ainsi qu'une stratégie d'aménagement du territoire, même si elle est nationale, répond essentiellement à des besoins locaux.
Les hautes steppes : un vase qui a débordé
Le schéma directeur d'aménagement pour la zone des hautes steppes, a été élaboré en 2006 dans le cadre de la préparation du XIe Plan de développement économique et social.
La région des hautes steppes est une zone sensible parce qu'elle souffre de nombreuses insuffisances justifiant l'importance des flux migratoires qu'elle émet‑: rudesse du relief et du climat, déficits en matière d'équipements et d'infrastructures, faiblesse conséquente des capacités socioéconomiques …
La préoccupation pour développer la région est double :
- D'une part, infléchir les tendances migratoires en créant des emplois et en désenclavant l'arrière-pays pour exploiter les importantes ressources naturelles existantes ;
- Et d'autre part, éviter le risque de porter un coup fatal à ces ressources naturelles, et qui avaient pu jusque-là être épargnées.
Tel est le pari de la stratégie préconisée par l'étude du schéma directeur d'aménagement de ladite zone.
Après avoir identifié la problématique de développement de la zone et établi un diagnostic, l'étude propose une stratégie et un plan d'action basés sur un accès contrôlé aux ressources et sur le développement d'activités alternatives (petites activités de transformation, tourisme culturel et écologique …).
En bref, une stratégie réelle de développement durable.
Cette carte reflète les orientations souhaitées de développement des activités économiques, et dont l'identification avait été faite sur la base de nombreux entretiens menés auprès des populations locales, par l'équipe d'étude lors de leurs enquêtes.
Ces orientations sont assises sur d'autres orientations touchant la dynamique migratoire :
- Freinage modéré de l'émigration des sous-secteurs de la Dorsale occidentale forestière, des piémonts nord de Sidi Aich, de la dorsale occidentale agricole, et des ensembles de Chaâmbi et de Sammama, plaine de Foussana, et Hajeb El Ayoun‑;
- Léger freinage de l'émigration très forte des piémonts sud de Sidi Aïch (sous-secteur ayant des potentialités limitées, et qu'il pourrait paraître illusoire d'arriver à infléchir les tendances dans le court terme, ni même dans un moyen terme)‑;
- Respect de la tendance pour les trois autres sous-secteurs (plaine de Gammouda, plaine d'Essned-Maknassy et les glacis de Feriana et de Mejel Bel Abbes), dont l'évolution reste proche de l'équilibre.
Sur la base de ces orientations liées, les actions physiques concernent :
- Développement des grands équipements d'infrastructure : quatre axes structurants (deux axes nord-sud, un longeant la zone frontalière avec l'Algérie, et un reliant Kalaâ Khasba, Thala, Kasserine et Thelpet, un axe nord-est reliant Hajeb Layoun, et le Nord-Est, et un axe est-ouest reliant Foussana, Kasserine, Sbeïtla, et Sidi Bouzid)
- Un réseau de pistes de désenclavement de la zone de Bou Dirias et du massif de Chaâmbi, la zone à l'Ouest de Jebel M'ghilla, la zone entre Sidi Ali Ben Aoun et Sidi Aïch, et la zone au Nord entre Sbeïtla et Kasserine‑;
- Deux aménagements hydrauliques : les retenues collinaires à l'amont de Oued Sbeïtla, et le bassin amont de l'Oued Leben, en vue de l'épandage de ses eaux de crue.
Enfin, les actions de développement de l'armature urbaine touchent neuf ensembles dont les fonctions doivent être en synergie :
- Réseau autour de Foussana (en synergie avec Boudirias, Khammouda et Zelfane)
- Réseau autour de Kasserine (en complémentarité avec Fériana et Thelept)
- Réseau de Majel Bel Abbès (avec Sidi Aïch, Sidi Boubaker, et Oued Esskour)
- Réseau de Sidi Bouzid (en complémentarité avec Bir El Hfay et Sidi Ali Ben Aoun)
- Réseau urbain de Sbeïtla (en complémentarité avec Jelma et Essabala)
- Pôle de Hajeb El Ayoun, bipôle «Meknassy-Essned», pôle de Sbiba avec Jedeliane
- Réseau formé par les villes de Thala, Haïdra et El Ayoun.
Quand on voit le travail accompli, deux questions nous viennent à l'esprit :
- Pourquoi le budget nécessaire à ce programme (estimé en 2006 à 420 millions de DT) n'a-t-il pas été inscrit?
- Et pourquoi, jusqu'à maintenant, un tel programme demeure-t-il ignoré ?


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