''Nos avocats, protecteurs de la révolution, ont profité de la situation difficile de notre pays, et ont préparé, dernièrement, un projet de loi mal rédigé, visant la privation, entre autres, du Conseil Fiscal Agréé de son droit au travail (à savoir représenter le contribuable devant les juridictions fiscales)''**, avertit Lassaâd Dhaouadi. Le flamboyant président de la Chambre nationale des conseils fiscaux de l'UTICA, qui ne s'est jamais tu quand sa profession était en danger au temps de l'ancien régime, ne veut pas se taire non plus après la Révolution, car, selon lui, il y a péril en la demeure. Il vient ainsi de nous prendre à témoins pour dénoncer ce comportement qu'il décrit, sans broncher, comme étant plus grave que ceux qui ont réclamé l'augmentation de leurs salaires au plus fort de la crise et qui ont été considérés par le Conseil de Protection de la Révolution comme les ennemis de la révolution. Un peu exagéré? Vous ne connaissez pas le bonhomme... qui va encore plus loin: “Ce comportement des avocats est d'autant plus grave qu'il menace l'emploi qui a été l'un des précurseurs de la révolution! Nos avocats doivent prendre en considération les 2.500 diplômés en fiscalité de l'Institut Supérieur de Finance et de Fiscalité et autres institutions universitaires“. Les avocats auraient dû d'abord balayer devant leur porte car M. Dhaouadi les accuse de s'en prendre à leurs compatriotes alors qu'ils sont attaqués par des étrangers: “Nos avocats n'ont accordé aucune attention aux réseaux internationaux étrangers d'avocats qui se sont établis en Tunisie depuis 2001 en violation de la loi n°89-87 relative à la profession d'avocat et de l'article 2 du code d'incitation aux investissements, sachant que ces réseaux exercent illégalement la profession d'avocat et réalisent un chiffre d'affaires annuelle qui se monte à des millions de dinars!“ Dites simplement, deux choses se trouvent sur la balance: - Certes, nos avocats ont le droit de défendre leur périmètre d'intervention et de réclamer à tout moment l'organisation de la rédaction des actes sous seing privé et du conseil juridique. - Mais ils doivent respecter les droits des personnes habilitées à fournir ces services dans le cadre des textes régissant leurs professions à l'instar des conseils fiscaux, des notaires, des huissiers de justice, des agents immobiliers et autres, et ce à l'instar de ce qui est fait en Europe et à travers le monde. “Maintenant que les masques sont tombés..., il est du devoir de tous de relever le grand défi, à savoir l'ignorance et le sous-développement qui portent atteinte à l'image de la Révolution tout en espérant ne pas avoir remplacé la dictature de Ben Ali par la dictature des avocats... Nous attendons des protecteurs de la Révolution qu'ils réclament l'assainissement de la législation tunisienne en vigueur des textes qui ont revêtu la forme de corruption“.