Tous pour un, un pour tous, comme les trois mousquetaires d'Alexandre Dumas, romancier (qui étaient quatre), les trois mousquetaires de Mehdi Houas, ministre du Tourisme (qui sont six) viennent de se jurer fidélité au plus fort de la crise qui ne veut pas lâcher le tourisme tunisien. L'événement mérite le détour car c'est la toute première fois dans l'histoire économique de la Tunisie que les six majors du tourisme tunisien (FTH, FTAV, ONTT, Tunisair, TunisairExpress, Nouvelair) se comportent comme un seul homme, et nouent une Union sacrée sous le regard attendri, allions-nous dire, de Mehdi Houas qui faisait office de maître de cérémonie. Une réponse par deux conventions de partenariat alors que les chiffres sonnent l'alarme: là où les statistiques de la Direction des études du ministère du Tourisme montrent une baisse de 43% des recettes touristiques quand on compare les résultats des 3 premiers mois de 2011 à ceux de 2010. Une baisse qui culmine à près de 57% quand on pousse la comparaison aux nuitées globales! Répondant ainsi à cette conjoncture qui fait froid dans le dos et qui aggrave la crise du tourisme tunisien à chaque jour qui passe, les six majors du tourisme tunisien ont résolu de se soutenir mutuellement par le moyen de deux conventions de partenariat qui ont donc été signées le 14 avril (pour entrer en vigueur le 15 avril et jusqu'au 30 juin) entre la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, la Fédération tunisienne des agences de voyage, l'Office national du tourisme tunisien, Tunisair, TunisairExpress et Nouvelair. La première convention affirme le maintien des vols charters qui font l'objet d'une demande d'annulation de la part des TO (tours opérateurs) avec un soutien financier renforçant l'effort commercial de Tunisair et TunisairExpress pour le redémarrage de la saison touristique. La seconde convention atteste un soutien financier pour l'effort du pavillon national lui permettant de redémarrer et de maintenir les vols charters des TO dont le taux de remplissage est inférieur à la capacité convenue. Ces deux conventions limitées, comme nous venons de le dire, dans le temps (15 avril/30 juin) sont aussi limitées dans le budget avec une prise en charge de la différence des sièges invendus avec un maximum de 30% de la capacité. Une somme de 10 millions de dinars est ainsi mise à disposition; rondelette mais pas exceptionnelle! Pourtant, Mehdi Houas, sans se démonter le moins du monde, y voit même une solide promesse d'avenir et affirme tout haut qu'il espère ne pas épuiser le Fonds tout de suite pour le reprendre sur deux autres mois après la limite de base du 30 juin, et cotera jusqu'à la fin de l'année!