Rejoignant une vingtaine d'hommes et deux femmes (Rachida Enneifer et Emna Soula), la 3ème femme à présider aux destinées syndicalistes des journalistes tunisiens, Néjiba Hamrouni, vient d'être élue présidente du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), écho des résultats du Congrès des 4 et 5 juin courant. Néjiba Hamrouni rejoint en 1996 l'Association des journalistes tunisiens (AJT). Huit ans au quotidien de langue arabe ''Assabah'' puis Rédactrice-en-chef du bulletin d'information du centre Qawtar et, lors de la création du SNJT en 2008, elle a été élue SGA chargée des Libertés de la presse, puis, après la crise et les démissions de trois membres du syndicat, elle est devenue trésorière. Elle est volontaire et elle a beaucoup de caractère et elle en a bien besoin pour donner corps à une liste interminable de revendications de journalistes tunisiens: les conditions de travail, les salaires, les logements, la formation, le respect des conventions collectives, la séparation entre administration et rédaction, la constitution de comités de rédaction indépendants... Tout cela est connu depuis des années et ne sera pas résolu de sitôt, surtout alors que les patrons de presse ont leur propre syndicat car cela implique qu'ils font désormais front commun; chose qu'on n'a jamais vue en Tunisie. Pourtant, là n'est pas la grande priorité de Néjiba Hamrouni, car trois dossiers brûlants, trois grands chagrins hérités de plusieurs décennies de syndicalisme, reposent aujourd'hui sur son bureau. Un, les problèmes financiers du SNJT. Deux, les droits syndicaux. Trois, la liberté de la presse. Un fleuve chacun! Ceci au moment où Kamel Labidi, président de l'Instance de réforme des médias, vient de proposer la publication d'un ''Livre blanc'' sur le secteur avant la Révolution comme étape essentielle dans la réconciliation. Une situation qui pourrait mener à une crise, et cela ne facilitera certainement pas le travail de Néjiba Hamrouni.