Un pôle technologie, c'est avant tout une plateforme logistique, c'est-à-dire une zone industrielle aménagée pour une activité technologique spécifique. La direction du pôle doit s'occuper des prestations uniquement logistiques et créer un centre de vie avec des bâtiments, des liaisons télécoms de très grande qualité. Qui dit centre de vie dit forcément jardins, crèche(s), de jardins d'enfants, banques, cafés, restaurants, salles de sport Malheureusement, aucun pôle en Tunisie ne couvre toutes ces activités, même le Pôle Elghazala des technologies de la communication au sein duquel tout ceci était pourtant prévu. Des espaces pour les entreprises également. Or, cela manque; il faut noter qu'aucun espace n'est libre et dans aucun pôle technologique en Tunisie, malgré l'existence de beaucoup d'espaces. Et ceci pose deux problèmes majeurs. En effet, il est prévu de donner en location de terrains sur une durée déterminée de 15 ans. Mais quel fou s'amuserait à débourser plusieurs millions de dinars pour voir les bâtiments devenir une propriété de l'Etat? Il existe plusieurs hectares au Pôle Eghazala non construits, mais dont le statut foncier doit être défini, soit pour les vendre aux entreprises, soit pour les construire. Dans le deuxième cas, c'est l'Etat qui construit, et le délai moyen est de 4 ans, entre la constitution du dossier, le lancement d'un appel d'offres via le ministère de l'Equipement et le choix de l'entrepreneur -souvent le moins disant donc, un bâtiment camelote n'obéissant pas aux normes. C'est le cas de la majorité des bâtiments, à 2 exceptions près: le bâtiment de HP et celui de SUNGARD au Pôle Elghazela, qui ont été construits aux frais de l'Etat mais selon une norme internationale, par la Société nationale NIDA avec des fonds publics, mais selon une démarche privée de gré à gré et au plus disant. Il faut juste s'inspirer de l'expérience de NIDA et donner a chaque pôle une direction privée, avec une autonomie totale de gestion. Car, le problème des pôles technologiques en Tunisie n'est ni les marches ni les compétences, mais tout bêtement les locaux et les espaces entreprise. D'ailleurs, à titre indicatif, il n'existe actuellement, à notre connaissance, aucun bâtiment pouvant abriter un Call Center ni à Sidi Bouzid, ni à Jendouba, ni au Kef, encore moins à Kasserine! Pour construire, il faut au minimum 12 mois si on procède par de gré à gré.