Le ministre marocain du Commerce extérieur se déplacera en avril, à Ankara (Turquie) pour signer l'accord bilatéral instituant une zone de libre-échange entre les deux pays. Après quelques hésitations et craintes, l'accord s'inscrit dans la construction de l'espace paneuroméditerranéen. Bruxelles s'est fixé la date butoir de 2005 pour achever le cycle des accords d'association, afin que cette zone de libre-échange soit complètement opérationnelle en 2010. Dans ce cadre, le Maroc a déjà signé des accords similaires en 2001, à Agadir, avec la Tunisie, l'Egypte et la Jordanie. Pour le Maroc, notamment pour son secteur du textile et de l'habillement, l'accord avec la Turquie aura des répercussions concrètes et immédiates. La première et la plus importante est la fin du cumul des origines, qui s'applique dès la signature. " Les produits finis exportés vers l'Europe par les confectionneurs marocains et fabriqués avec des tissus turcs acquittent des droits de douane allant de 12 à 14% ", explique Abdelali Berrada, directeur général de l'Amith (Association marocaine du textile et de l'habillement).
Or, les tissus turcs sont une solution intéressante pour pallier la faiblesse chronique du secteur textile marocain. Largement développé, avec des sociétés dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard d'euros, le textile turc offre aux donneurs d'ordres européens clients de la confection marocaine la possibilité d'un approvisionnement en tissus proche et bon marché.
L'ambassadeur de l'Union européenne à Rabat, s'en réjouissait par avance à la tribune de la Journée internationale du textile, tenue à Marrakech en octobre dernier. " La Turquie est une puissance textile, notamment pour tout ce qui est à base de coton. Cet accord était attendu avec impatience", commente le directeur général de l'Amith.
Les industriels marocains du textile ont, quant à eux, quelques appréhensions. Dès la signature de l'accord, les droits de douane appliqués sur les tissus turcs importés au Maroc seront réduits de 10%, avant de connaître une nouvelle baisse de 10% en mars 2005, jusqu'à leur extinction totale en 2010. " La protection par les droits de douane est un combat d'arrière-garde et les industriels du textile ne sont plus inquiets de cette baisse, tient à assurer Abdel-Ali Berrada. Ils travaillent à améliorer leur compétitivité pour y faire face. Ce qui les inquiète plus, ce sont les pratiques anticoncurrentielles". Depuis l'abandon du prix de référence dans le calcul des droits de douane, les industriels marocains du textile, comme d'autres secteurs d'activité, ont ainsi eu à faire à des pratiques frauduleuses de sous-facturation. ( Source : Cepex Actualité )
(c) Webmanagercenter - Business center -26/04/2004 à 17:00