L'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) vient de présenter, au cours d'une conférence de presse organisée mardi 21 février 2012 à Tunis, son rapport final sur le déroulement des élections de l'Assemblée nationale Constitutionnelle (CNC) du 23 octobre 2011. Le rapport, présenté par Kamel Jandoubi, président de l'ISIE, en présence de plusieurs membres de cette instance, est exhaustif et illustré des informations précises et détaillées. Structuré en 5 chapitres, le document revient sur les différentes étapes du processus électoral, depuis les préparatifs jusqu'à la proclamation des résultats définitifs. «Je pense que l'ensemble des observateurs se sont mis d'accord sur l'organisation par l'ISIE des élections libres et transparentes. Ce succès est dû essentiellement à la volonté des Tunisiens de participer aux premières élections libres dans l'histoire de la Tunisie», a déclaré M. Jandoubi tout en précisant toutefois que «l'ISIE a souffert de certaines difficultés et lacunes liées notamment à la contrainte du temps et plus généralement à la nature de la période de transition». Toujours selon le président de l'ISIE, ce rapport final ne représente en aucun cas une analyse scientifique, objective ou complète du travail fourni par l'instance puisque ce genre d'analyses est désormais élaboré par les institutions spécialisées en la matière. «Notre objectif principal est de présenter la vision de l'instance sur les élections à travers l'expérience acquise, les difficultés rencontrées ainsi que nos recommandations, et ce dans le but de créer une instance publique, indépendante et permanente chargée de l'organisation des prochaines élections», a indiqué M. Jandoubi qui va plus loin en indiquant que «notre demande de créer cette instance a d'ailleurs été adressée au gouvernement et nous attendions sa réponse». Dans le même cadre, le rapport final de l'ISIE inclut des recommandations qui préconisent la création d'une commission électorale jouissant d'une indépendance et d'une neutralité et qui aurait pour objectif d'assurer les prochaines échéances électorales de la Tunisie. Cette commission permanente, selon le rapport, devrait avoir son propre système d'information tout en fixant les instruments de complémentarité avec les organismes publics et qui ne toucheront pas à l'indépendance de la commission. Outre le renforcement du juridique et règlementaire du processus électoral, le rapport avance entre autres des recommandations d'ordre technique et logistique ainsi que des conseils concernant notamment les mécanismes de contrôle du financement des campagnes électorales, le système d'information au niveau du ministère des Finances, outre la possibilité de créer un observatoire national ayant pour objectif de former scientifiquement des observateurs nationaux indépendants.