La semaine dernière, et bien que nous soyons loin de l'époque héroïque d'après le 14 janvier, qui a vu sortir de millier de «Kiosques» de vendeurs de fruits secs sur tous les trottoirs de nos villes, nous assistons à un spectacle ahurissant de trois mecs avec, briques, ciment, graviers etc., qui sont en train de construire un autre «kiosque» sur un terrain municipal de notre quartier On s'est dit voilà encore des séquelles de la révolution et du laisser aller qui règne en ce moment dans toutes nos mairies. Heureusement, le lendemain nous trouvons les premiers murs abattus par les services municipaux et les «entrepreneurs» ont, paraît-il, abandonner leur «projet»! On se promenant en ville, à Tunis ou dans les autres villes en Tunisie, on est ahuri par le nombre de ces cages qui émergent de partout, sur les trottoirs, dans les garages des villas, entre deux «attara» du quartier Ils ont tous les mêmes paquets de cigarettes, quelques fruits secs de plus en plus chers, des biscuits, des bonbons et des friandises d'on ne sait où. Notre amour «national» pour les graines de tournesol, pas bonnes pour la santé d'ailleurs, et que nous ne produisons qu'en quantités limitées, aurait pu expliquer jusqu'à présent cette multitude de petits boutiquiers sympathiques auxquels nous faisons appel quand tous les autres ferment leurs portes. Mais là, nous sommes devant un phénomène social qui s'agrandit de jour en jour avec la multiplication du chômage et le laisser aller ambiant dans les mairies, désertées par leurs anciens mentors «RCDistes» et tenues par des volontaires qui font ce qu'ils peuvent avec les moyens du bord Un membre d'une commission qui dirige une mairie d'un grand quartier de la capitale a estimé les demandes d'ouvertures de nouveaux «kiosques» à des centaines pour un quartier qui en compte déjà beaucoup Nous avons, au vu et au su de tous, des «hammassa» dont les «kiosques» sont adossés à nos écoles, nous avons des kiosques qui squattent les trottoirs au point que la circulation des piétons est handicapée, nous avons des enseignes qui payent des millions de dinars de fiscalité et dont les accès sont gênés par les «kiosques» sauvages! Nous comprenons tous que quelques uns de nos chômeurs tentent de subsister comme ils peuvent en attendant de trouver un boulot digne de leur profil, mais de là à accepter ce raz de marée que nous subissons, il y a lieu de crier «basta!» avant que nous devenions tous des «hammassa», avec tous nos respects aux vrais «hammassa» d'il y a longtemps et qui ont d'ailleurs disparu!!