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Libye : Les élections de tous les défis
Publié dans WMC actualités le 06 - 07 - 2012

Une fièvre électorale s'est emparée, depuis le 18 juin 2012, date du démarrage de la campagne électorale des élections du 7 juillet 2012, de pratiquement toutes les villes et autres villages de la Libye voisine. On y voit à longueur de journées des personnes, notamment beaucoup de jeunes, en tee-shirt et casquette estampillés aux couleurs de tel ou tel parti ou candidat, visiter les artères des agglomérations pour chanter les vertus de leurs différents programmes. Meetings, affiches, banderoles, tracts, dépliants et autres porte-à-porte sont utilisés pour départager les quelque 4.300 candidats dont 2.500 (59%) se présentent sur des listes indépendantes, les autres (1.800 candidats) sont issus des partis politiques. Deux cents députés devront être élus, ce samedi 7 juillet 2012, au Congrès national, qui devra remplacer le CNT (Conseil National de Transition), installé depuis le déclenchement de la révolution du 17 février 2011: 120 seront des candidats indépendants et 80 seront issus des partis.
Beaucoup d'espoirs sont fondés par les 2,850 millions de Libyens qui se sont volontairement inscrits sur les listes électorales (sur les 3,4 millions en âge de voter), afin que ces élections réussissent à faire redémarrer le pays qui n'a que trop souffert, notamment de l'insécurité. Il s'agit du reste des premières élections depuis plus de quatre décennies.
La nouvelle Constituante aura pour mission de désigner les 60 membres de la Commission qui procédera à la rédaction d'une nouvelle Constitution.
Un djihadiste passé par les maquis afghans
Pour l'heure, les observateurs estiment que trois grands mouvements politiques devront avoir le dernier mot dans ces élections: Justice et Reconstruction (Al Adala Ou El Bina), Partie de la Patrie (Hezbou Al-Watan), dirigé par Abdelhakim Belhadj, un djihadiste qui est passé par les maquis afghans et un ancien commandant militaire de la région de Tripoli au plus fort de la Révolution libyenne, et l'Alliance des forces nationales (Tjamâar Al Qouâa Al Wataniya), une coalition de 58 partis politiques dirigée par l'ancien Premier ministre Mahmoud Jibril. Les deux premiers mouvements sont jugés «islamistes» et proches de la tendance des Frères musulmans. Ils ne sont pas les seuls. De toute manière, la majorité des candidats prônent la Chariaâ, comme source de droit et se fonde dans le moule d'un Etat démocratique qui donne la part belle aux préceptes de l'Islam; la Libye est un pays jugé conservateur.
Quels qu'en soient, toutefois, les vainqueurs, il va sans dire qu'ils seront confrontés à des défis importants dont celui de l'insécurité: des observateurs craignent même pour les élections après la mise à sac, dimanche 1er juillet 2012, à Benghazi, capitale de l'Est libyen, de la Commission électorale chargée de gérer les élections du 7 juillet, par quelque 300 hommes armés, réclamant plus d'autonomie pour cette région.
Le pays renvoie, depuis l'éclatement de la révolution du 11 février 2011, partie du reste de Benghazi, l'image d'un pays livré à des bandes rivales et tribales qui ne cessent de s'affronter. Ces derniers disposent de beaucoup d'armes dont des armes lourdes qu'ils ont acquises en s'emparant d'une partie de l'arsenal de l'ancien dictateur Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre 2011. Le CNT a encore toutes les peines du monde à récupérer ces armes. Les initiatives menées, dans ce cadre, en vue de «recycler» les quelque 200.000 rebelles en les intégrant dans la fonction publique et en leur accordant des aides et autres prêts pour réintégrer la vie civile, à condition de rendre leurs armes, n'ont pas donné les résultats attendus. Quelques centaines seulement ont accepté de répondre présents.
47 morts et une centaine de blessés
Fin juin 2012, des affrontements tribaux à Koufra, dans le sud-est libyen, sont venus rappeler la gravité de la situation: ils ont fait 47 morts et une centaine de blessés. Ces affrontements rappellent ceux de mars 2012 qui avaient fait, dans la même région, 15 morts et pas moins de soixante blessés. Ils s'ajoutent aux nombreux actes de violence qui viennent, de temps à autre, défrayer la chronique: attaque de consulats étrangers (dont ceux de la Tunisie) et du bureau de la Croix-Rouge, attaque de convoi de l'ambassadeur de Grande-Bretagne toujours, occupation de l'aéroport de Tripoli, kidnappings,…
L'économie est pratiquement à l'arrêt
La Libye figurerait, si l'on en croit certains spécialistes du renseignement, sur la liste des pays dans lesquels la nébuleuse d'Al Qaïda aurait bien pied à terre! Al Qaïda aurait dépêché des recruteurs sur placé et aurait réussi à mobiliser 200 hommes de l'Est du pays. Selon des sources diplomatiques, Al Qaïda tiendrait la ville de Derna, située dans l'Est libyen.
Cette gabegie s'ajoute aux risques de partition du pays. Des chefs de tribus et des milices de l'Est du pays ont déclaré l'autonomie de la région de la Cyrénaïque. Même s'ils ont déclaré leur attachement à l'intégrité territoriale de la Libye, les promoteurs de ce projet tiennent au fédéralisme qui menace d'autres régions.
Il est à rappeler que la Libye a connu, dans son histoire récente, le fédéralisme, jusqu'à 1963: le pays était alors divisé en trois régions: la Cyrénaïque, la Tripolitaine (Ouest) et le Fezzane (Sud).
Autre menace pour la Libye: la situation économique. Certes, notre voisin du sud a repris très vite dès les premiers jours de l'installation du CNT- sa production d'hydrocarbures, certes le pays a vu les sanctions imposées par les pays occidentaux levées, mais l'économie est pratiquement à l'arrêt. Les Libyens dépendent pour leur subsistance de l'importation. Nombre de fonctionnaires, d'artisans et de commerçants n'ont pas, en outre, quitté les rangs de la rébellion. Sans oublier que le régime de Kadhafi a laissé un pays à la gestion anarchique vivant pour l'essentiel de la rente pétrolière. Sans oublier aussi que la Libye a été tout le long du règne de Mouammar Kadhafi bien imperméable aux normes d'une bonne gouvernance.


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