Des avocats et des militants de droits de l'homme ont annoncé, mercredi 22 août à Tunis, la création du réseau d'observation de la justice tunisienne en transition (ROJ) dont la rentrée en foction est prévue pour le mois d'octobre prochain. Son but est de contribuer à réformer la justice selon les standards internationaux. La création du ROJ a été initiée par l'Ordre des avocats tunisiens, la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH) et l'Organisation belge ''justice sans frontières'' qui avait ouvert une représentation à Tunis début 2012. Au cours d'une conférence de presse tenue à Tunis pour annoncer la création du ROJ, le président de la LTDH, Abdessatar Moussa, a indiqué que l'ancien régime a laissé derrière lui un système judiciaire marqué par de graves dysfonctionnements dont notamment l'absence d'indépendance, du droit à l'intégrité physique des détenus et du droit à un procès équitable. Il a ajouté que la mise en place d'une justice indépendante constitue la pierre angulaire de l'Etat de droit. Avant d'ajouter que le dialogue, l'entente et la contribution efficiente de la société civile sont indispensables pour entreprendre une réforme profonde. Cependant, il estime qu'en l'état actuel des choses, la volonté politique de faire participer la société civile au projet de réforme de la justice n'est pas perceptible. Pour sa part, Solene Rougeaux, représentante d'''Avocats sans frontières'' en Tunisie, a indiqué que son organisation uvre à contribuer à la mise en place d'une justice indépendante et neutre, précisant que les opérations de recensement des victimes des dépassements constituent une partie importante du processus de réforme. Quant au bâtonnier de l'Ordre national des avocats, Chawki Tabib, il a affirmé que les avocats et les militants des droits de l'Homme attachent beaucoup d'espoir au réseau d'observation de la justice surtout que les expériences comparables dans les pays occidentaux et les pays arabes ont prouvé l'efficacité de ce type de réseau pour relever les insuffisances du système de la justice et le reformer. Concernant les activités du ROJ, on a souligné que celui-ci procédera, dans un premier temps, à former des avocats et des militants des droits de l'Homme. Pour y parvenir, l'organisation "Avocats sans frontières" a alloué une enveloppe de 350 mille euros au ROJ pour la période septembre 2012-novembre 2013. A rappeler par ailleurs que les magistrats avaient créé, en mai dernier, un observatoire pour l'indépendance de la justice. WMC/TAP