Il n'est pas magicien, certes, mais, pour la toute première fois de l'histoire de la Banque centrale, il vient d'oser l'ouvrir aux regards de l'extérieur. En d'autres termes, les murs de la BCT ne sont plus de ce marbre rose qui apparaît aux passants, ils sont devenus en verre transparent. Du moins, c'est ce que semble espérer Ayari! Ayari a ainsi saisi l'occasion de la tenue de la dernière session du Conseil d'Administration pour l'informer de sa décision de soumettre la BCT à un audit externe dont l'objectif est d'évaluer le fonctionnement de l'institution et d'aider à l'élaboration d'une restructuration de la banque, et ce en l'inscrivant dans la dynamique des réformes engagées actuellement. Cela permettra à la BCT de faire face, dans les meilleures conditions possibles, aux exigences de développement économiques et sociales du pays dans le respect total de l'indépendance de l'Institut d'Emission'', assure le 11ème Gardien du Temple. Evidemment, ce n'était pas l'unique point à l'ordre du jour lors de Conseil du 29 août, car, coupant avec la fameuse formule le Conseil d'Administration a décidé de maintenir inchangé le taux d'intérêt directeur de la Banque centrale de Tunisie d'usage à la fin de chaque session depuis des mois, Ayari vient aussi de décider, après que le Conseil a passé en revue la conjoncture économique, monétaire et financière au cours des sept premiers mois de l'année 2012 et ayant constaté la persistance des tensions inflationnistes à des niveaux élevés, d'augmenter le taux d'intérêt directeur de la BCT de 25 points de base pour le porter à 3,75%. C'est que les pressions inflationnistes se sont poursuivies au cours du mois de juillet durant lequel le glissement annuel de l'indice général des prix s'est élevé à 5,6% contre 5,4% au cours du mois de juin 2012 en relation, notamment, avec la hausse des prix des produits alimentaires. Voire... Toutes les données disponibles relatives à la demande intérieure et l'évolution des prix de certains produits de base sur les marchés internationaux laissent prévoir une poursuite des pressions inflationnistes au cours de la période à venir. Un dernier point important: Ayari semble avoir souhaité mettre fin aux tiraillements entre le gouvernement et la BCT sur l'indépendance de cette dernière, soulignant la nécessité d'uvrer à la coordination entre les politiques économiques (qui relèvent du gouvernement) et la politique monétaire (qui relève de la BCT).