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Tunisie - Néjib Chebbi : "L'alliance des forces démocratiques n'est pas un choix, c'est une destinée"
Publié dans WMC actualités le 13 - 09 - 2012

WMC : Comment Néjib Chebbi évalue-t-il aussi bien la situation socioéconomique que politique du pays depuis le 23 octobre?
Néjib Chebbi: Le paysage me semble morose. Nous ne progressons pas. Nous avons une Assemblée nationale qui devrait élaborer une Constitution dans le délai d'une année. Nous approchons de sa fin et nous ne sommes pas mieux avancés. Car il demeure des questions de divergence importantes et sur lesquelles nous n'arrivons pas à trancher. Et en premier lieu, le régime politique. Ennahdha le veut parlementaire, le reste des formations politiques de la Constituante, y compris Ettakatol et le CPR, favorisent un régime présidentiel amendé, bicéphale. Avec un gouvernement responsable devant le Parlement et un président de la République élu qui jouit de véritables prérogatives, et principalement dans le domaine de la sécurité, de la défense et des relations étrangères.
L'article 28 sur les droits de la femme fait également l'objet de désaccords au sein de l'Assemblée. Et fait nouveau, la Constituante trouve de plus en plus de difficultés à dégager la majorité absolue obligatoire pour l'adoption des lois organiques ainsi que les articles de la Constitution.
La discussion du projet de lois sur la Haute instance provisoire de la magistrature en a été la parfaite illustration. Le projet est tombé à l'eau parce que nous avons échoué à dégager la majorité.
Il y a donc des signes de blocage en raison d'une évolution au niveau des équilibres des forces. La Troïka s'est désagrégée et l'opposition a gagné en poids alors que la majorité en a perdu. L'équation est aujourd'hui de quelques 89 voix contre 94 lors du dernier vote. Un constat évident: le blocage évident de la Constituante et l'approche à grands pas de la date buttoir du 23 octobre. Une crise politique majeure pointe à l'horizon.
Il y a également un conflit de légitimité avec un gouvernement issu de la majorité et qui se réclame de la légitimité électorale ainsi qu'une opposition et une société civile qui vont contester cette légitimité électorale arguant que la Constituante a été élue pour seulement une année. Si les différentes parties prenantes n'arrivent pas à un consensus, si le blocage persiste, nous risquons fort d'avoir une crise institutionnelle et politique.
Des bruits courent sur les hésitations de certains députés pour ce qui est de prendre position concernant la date buttoir du 23 octobre. La raison serait pécuniaire. Est-ce vrai?
Je ne crois pas du tout à cette thèse. C'est plutôt le contraire qui se passe sur le terrain. Aujourd'hui, il y a une initiative qui regroupe Al Massar et Al Jomhouri avec l'assentiment de Nida Tounes. Elle consiste à appeler à une table ronde à laquelle participeront les signataires de la Déclaration du 15 septembre 2011 regroupant 11 partis qui se sont engagés à respecter le délai d'une année y compris ceux de la Troïka et les nouveaux partis autorisés après comme Al Aridha Al Chaabia et Nida Tounes. Cette initiative a été favorablement accueillie par l'ensemble des forces politiques concernées.
Cette table ronde se tiendra-t-elle d'ici le 15 septembre comme escompté? Aboutirait-elle au consensus nécessaire pour désamorcer la situation et éviter le conflit de légitimité? Je ne peux jurer de rien. En tout état de cause, cette initiative a le mérite de chercher une porte de sortie qui pourrait éviter au pays une crise politique majeure.
L'opposition est également unie sur la question du 23 octobre tout comme elle l'est pour ce qui est de la défense des libertés et particulièrement celle des médias et contrer la violence endémique qui menace la vie et les biens des citoyens.
Comment jugez-vous la situation économique actuelle du pays?
Aujourd'hui, les dépenses publiques vont deux fois plus vite que les recettes, et l'endettement va crescendo. La production industrielle baisse et pas seulement dans le secteur exportateur en raison de la crise économique européenne mais également à l'échelle locale. Ce sont les industriels qui fournissent le marché domestique qui n'arrivent plus à écouler leurs produits. Le secteur agroalimentaire accuse une baisse, les exportations reculent, les équilibres fondamentaux de l'économie sont touchés et la mission de la Banque centrale est de plus en plus difficile. Pour y remédier, nous ne pourrons pas, bien sûr comme l'estime le nouveau gouverneur de la BCT, recourir aux solutions préconisées dans les années soixante consistant à interdire l'importation des produits de luxe. Dans une économie de marché, pareilles mesures ne pourraient en aucun cas être efficientes.
Sur un tout autre volet, nous remarquons que l'investissement ne progresse pas, que la production industrielle fléchit et que l'emploi suit le mouvement. Quelques lueurs d'espoir, toutefois, une bonne récolte agricole et une reprise toute relative du secteur touristique, même si ce ne sont pas les performances de 2010.
Nous observons aussi une nette détérioration de la qualité des services publics, ne serait-ce qu'en voyant autant de coupures d'eau et d'électricité et des transports publics qui n'assurent pas. Reconnaissons-le, la Tunisie n'est pas au mieux de sa forme.


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