Si le gouvernement en voit l'utilité, le FMI est prêt à apporter son concours financier pour répondre aux besoins immédiats et reconstituer les marges de manuvre nécessaires afin de parer aux répercussions d'une dégradation de la conjoncture internationale, a promis, mercredi dernier, David Lipton, premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI). Mais Lipton avertit que le FMI n'a pas de solutions toutes prêtes aux nombreux problèmes auxquels nous sommes confrontés et qu'il doit impliquer de nombreux autres partenaires pour y faire face. L'avenir de la Tunisie, son cheminement et son destin sont entre vos mains. Mais au FMI nous sommes disposés à faire de notre mieux pour vous aider et pour encourager le reste de la communauté internationale à vous accompagner dans cet effort, atteste-t-il. Son analyse de notre situation socioéconomique part du fait que la faiblesse de la croissance et l'incertitude régnant dans les pays avancés se répercutent sur les pays émergents et en développement par le biais des circuits commerciaux et financiers au moment où les perspectives de l'économie mondiale se sont dégradées, que les risques se sont accrus et que la croissance mondiale progressera à un taux de 3,3% en 2012 et restera timide en 2013 avec 3,6%. Ce qui ne va pas, selon Lipton, c'est que la situation semble tourner au désavantage de la Tunisie (et des pays arabes en transition), que sa marge de manuvre budgétaire et extérieure est réduite et que ses besoins de financement extérieur devraient monter en flèche (la totalité des pays de transition auraient des besoins globaux de 33 milliards de dollars). Ce qu'il faut faire, encore selon Lipton, est exprimé par une douzaine de points: - engager les réformes propres à promouvoir une croissance plus forte et plus solidaire et à créer des emplois pour des millions de personnes, - le secteur privé doit retrouver son dynamisme, investir davantage et rehausser sa productivité, - renforcer l'intégration commerciale dans la région, - améliorer le fonctionnement des marchés du travail, - adapter les systèmes éducatifs pour répondre aux besoins du secteur privé, - créer des conditions équitables pour tous les investisseurs, - faciliter l'accès à la finance, - mettre en place un système efficace de protection sociale à l'intention des plus démunis (sous forme de transferts monétaires et de subventions ciblées), - adopter des mesures pour maîtriser les finances publiques, - redéployer les ressources en faveur de l'investissement, - impliquer un large soutien populaire dans la conception des programmes économiques, - partager largement les fruits de la croissance.